22 Janvier 2014 À 16:13
Tenue sous le thème de «La mère-enfant : face aux défis de la grossesse chez l'adolescente», cette rencontre constitue un plaidoyer pour mettre fin aux grossesses des adolescentes et au mariage de mineurs au Maroc. Organisée sous la présidence de Lalla Oum Kalthoum Alaoui par le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), en collaboration avec l'association régionale de l'Union nationale des femmes du Maroc (UNFM) de Tanger-Madina et avec le soutien de l'ambassade du Canada au Maroc, la rencontre a également connu la participation d'experts, de médecins, de psychiatres, d'acteurs sociaux et de la société civile. Les intervenants ont donc débattu des effets néfastes du mariage précoce et de la grossesse chez l'adolescente, qui représentent notamment un frein à la scolarisation et à l'épanouissement socio-économique des filles, mais aussi un réel défi en termes de développement et de santé publique pour la société en général.
La présidente de l'UNFM de Tanger-Madina, Saloua Demnati, a, pour sa part, fait remarquer que non seulement ces pratiques persistent, mais augmentent malgré les restrictions du Code de la famille. «Selon les chiffres du ministère de la Justice, les mariages des filles de moins de 18 ans constituaient en 2011, 12% de l'ensemble des mariages conclus au Maroc, soit près de 40 000 cas contre près de 33 000 cas en 2009», a-t-elle souligné. «La maternité chez l'adolescente est synonyme de déscolarisation et de réduction de la possibilité de création des richesses, ce qui engendre des coûts socioéconomiques élevés se répercutant sur le PIB», poursuit la même source, appelant à mettre en place une approche multisectorielle pour agir sur toutes les formes de vulnérabilité des filles.
Elle a également rappelé que les grossesses des adolescentes ont un impact négatif sur leurs vies, réduisant leurs chances de bénéficier de leur droit à l'éducation et de faire des choix dans leur vie, tels que l'emploi, la formation et la participation à la prise de décision, sans oublier que ce phénomène contribue à perpétuer le cycle de la pauvreté, de l'inégalité et de l'exclusion des femmes. Enfin, cette rencontre a été marquée par l'inauguration de l'exposition photographique «Trop jeune pour le mariage», réalisée sous l'égide v de l'UNFPA, ainsi que par la projection du film «Malak» de Abdeslam Kelai, racontant l'histoire d'une adolescente qui découvre qu'elle est enceinte à 17 ans et qui se retrouve seule à affronter la vie.