Naissance de SAR Lalla Khadija

La galère quotidienne des usagers du transport en commun

L’Association de Fès pour la sécurité routière met le doigt sur les maux des transports urbains dans la ville lors d’une table ronde organisée récemment à Fès et appelle à une mise à niveau urgente.

Le transport clandestin bat son plein en attendant des décisions draconiennes des autorités.

11 Mars 2014 À 14:53

Alors que des villes européennes mènent des expérimentations innovantes pour réduire la facture carbone des transports urbains, Fès se débat encore dans ses problèmes de transports informels, de pollution, et d’insécurité routière. La situation reste critique à cause notamment de la panoplie de moyens de transport empruntés par les usagers dans leurs déplacements quotidiens, de l’encombrement de circulation, des embouteillages à longueur de journée et du non-respect des horaires et des points de stationnement. Constat confirmé par de nombreux intervenants à une table ronde sur «L'organisation du transport urbain, pari pour une ville durable», organisée récemment à Fès, par l’Association de Fès pour la sécurité routière à l’occasion de la Journée nationale de la sécurité routière. Pour son président Abdelhay Rais, l’amélioration de la mobilité urbaine passe nécessairement par le développement des transports publics. «La délégation de la gestion du transport en commun à une entreprise privée a amélioré le quotidien de beaucoup d’usagers, mais reste insuffisante. Il est important pour les autorités locales de mettre en œuvre des politiques de transport durables et de réconcilier les habitants avec le transport en commun en mettant à leur disposition d’autres moyens de transport comme le tramway ou des bus à haut niveau de service qui nécessitent des couloirs de bus à double sens, séparés de la circulation automobile et qui réduit les temps de parcours», explique-t-il.

Abdelhay Rais met aussi l’accent sur l’état de la voirie et le parc automobile ainsi que sur l’absence de bus adaptés aux personnes à mobilité réduite et les conséquences qui en découlent notamment les accidents de circulation. Pour lui, le Conseil de la ville devrait intervenir d’urgence et ne pas compter sur le plan de développement urbain (PDU) qui pourrait prendre des années avant de voir le jour. Cette dernière remarque a par ailleurs suscité le débat et a surtout fait réagir Allal Amraoui, vice-président du Conseil de la ville de Fès. Il a insisté sur la nécessité de réaliser le PDU avant d’opter pour tel ou tel moyen de transport. «La mise à niveau urbaine de la ville se poursuit avec d’importants réaménagements et des dédoublements des voies. Nous travaillons cette année sur le changement des signalisations verticales et la mise en place de feux de signalisation conformes aux normes internationales pour contribuer davantage à la sécurité routière», a-t-il précisé. Et il a ajouté qu’il y a des décisions importantes qui engagent la ville sur 20 ou 30 ans et celles-ci devraient s’appuyer sur des études scientifiques pour doter la ville de moyens de transport en commun modernes répondant aux besoins de ses habitants.

Ceci étant, cette table ronde qui a réuni des acteurs de la société civile et des représentants du Conseil de la ville, du ministère de l’Équipement, du Comité national pour la prévention des accidents de la circulation ainsi que de Fès City bus, traduit la prise de conscience collective de la problématique du transport urbain à Fès notamment avec la pression démographique, l’étalement urbain et l’allongement des distances de déplacement. Mais au-delà, les habitants de Fès, notamment des quartiers périphériques, attendent des solutions urgentes pour mettre fin à la galère, voire l’enfer au quotidien du transport en commun ou clandestin et au calvaire des attentes dans les têtes de ligne. Et déplorent surtout la dernière hausse des prix des tickets de bus, appliquée par la City bus, l’entreprise qui exploite le transport public, sous prétexte qu’elle renforce sa flotte. 

Copyright Groupe le Matin © 2025