26 Décembre 2014 À 19:31
Comment expliquer le manque d’animation dans une cité universitaire de plus de 25.000 étudiants qui jouit de nombreux atouts ? La ville n’est animée que durant la saison estivale, alors qu’elle devrait l’être durant toute l’année. Beaucoup d’efforts sont à fournir pour parvenir à un résultat et faire de la culture un credo pour favoriser le développement d’une jeunesse cultivée et consciente de ses responsabilités futures. À Mohammedia, pourtant, les possibilités sont nombreuses. Il suffit d’y croire et de passer à l’action. Parmi les structures à valoriser figurent la Maison de la culture Sidi Mohamed Ben Larbi Alaoui, le théâtre Abderrahim Bouabid et la Médiathèque. Ces lieux de culture n’ont jamais pu jouer le rôle qui leur est assigné. Ces structures n’ont pas pu répondre aux exigences et aux attentes de la ville à cause du défaut d’encadrement adéquat et de l’absence d’une gestion rigoureuse.
La Maison de la culture Sidi Mohamed Ben Larbi Alaoui a connu une baisse en termes de fréquentation et de nombre de bibliophiles. En 1992, l’on comptait 2.168 adhérents alors qu’en 2005, ce nombre n’a pas dépassé les 200. La Maison de la culture, inaugurée en 1990, comportait de nombreuses salles pour la musique, les beaux-arts, les projections de films, les expositions et la bibliothèque qui occupe une place importante. Outre les lacunes de gestion et de programmation, d’autres problèmes ont privé cette structure de renaître de ses cendres. Pour un responsable communal qui a préféré garder l’anonymat, la Maison de culture doit être un lieu de lecture, d’animation culturelle et artistique. «Malheureusement, les salles d’expositions et la bibliothèque pour enfants n’existent plus. Elles ont été confiées par les anciens conseils communaux à certains organismes qui en ont fait ce qu’elles sont devenues aujourd’hui. Cependant, ceci ne nous empêche pas de continuer les efforts pour la sauvegarde de la Maison de culture», indique-t-il.
Aujourd’hui, les choses commencent, certes, à rentrer dans l’ordre petit à petit, mais à faible vitesse. Néanmoins, pour atteindre les objectifs escomptés, il faut moderniser l’existant (bibliothèque numérique, site web, etc.). Un autre temple de la culture, et qui n’est pas des moindres, est le théâtre Abderrahim Bouabid qui n’a jamais été inauguré officiellement. Cette structure qui a coûté la bagatelle de 70 MDH a été victime d’un laxisme mortel de la part des responsables. Cela ne lui a pas permis d’être un lieu de spectacle de grande valeur conceptuelle et fonctionnelle. L’impasse dans laquelle se trouve ce théâtre montre à quel point les conflits partisans, au sein de la commune, brouillent les valeurs de la démocratie constructive.
«Ceux qui militent aujourd’hui pour l’ouverture officielle de ce temple de la culture, de l’art et de la musique estiment à sa juste valeur l’impact culturel positif qu’il peut avoir dans la cité. La commune urbaine de Mohammedia a signé une convention de partenariat avec le ministère de la Culture en 2011 pour l’ouverture de cet édifice phare. Mais rien n’a été fait, la situation n’a pas changé», conclut le responsable communal.