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La réhabilitation de la Casbah à l’ordre du jour

La deuxième phase des travaux de restauration de la muraille a été entamée, alors que l’intérieur de la Casbah et de ses anciennes bâtisses, dont certaines menacent ruine, ne fait l’objet d’aucune action concrète.

La totalité de la muraille sera bientôt restaurée.

11 Septembre 2014 À 18:04

Le patrimoine de la ville de Mohammedia est-il en danger ? Le moins que l’on puisse dire est que de nombreuses richesses patrimoniales de la cité balnéaire n’existent plus, certaines ont été démolies et d’autres continuent de se dégrader. L’exemple le plus frappant est la démolition de la ville de la tranquillité, construite en 1929, et l’état actuel de l’intérieur de la Casbah, notamment les anciennes bâtisses, dont certaines menacent ruine. Les travaux de restauration du mur d’enceinte de la Casbah, situé rue d’Alger le long de l’hôpital Moulay Abdellah, n’ont pas été réalisés dans les règles de l’art. Preuve en est l’état actuel d’une partie de la muraille qui commence déjà à se dégrader. Les services concernés doivent faire preuve de rigueur quant à la qualité des travaux.

Depuis quelques jours, la deuxième phase des travaux de réhabilitation a été entamée. Ces travaux concernent l’autre partie du mur d'enceinte de la Casbah, située rue Abderrahmane Serghini et rue Moulay Youssef. «Les travaux de restauration de l’ancien tissu urbain doivent être réalisés avec des matériaux authentiques, particulièrement de la terre fermentée à base de chaux et de briques traditionnelles», explique un spécialiste du domaine. En plus des travaux, il faut surtout veiller au maintien et à la protection de ce qui a été réalisé. À titre d’exemple, en plus de sa dégradation, la partie du mur située rue d’Alger, récemment restaurée, est la cible de jeunes inconscients qui n’hésitent pas à la salir avec des peintures et des graffitis de très mauvais goût. «Toute action initiée à la Casbah, notamment dans le domaine de la restauration, doit nécessairement être réalisée en tenant compte des richesses et des valeurs historiques de ce patrimoine qui renferme des styles architecturaux datant de plusieurs siècles», souligne un riverain.

Il est à rappeler que la Casbah et sa mosquée, construites en 1773 par le Sultan Sidi Mohammed Ben Abdellah, sont des lieux chargés d’histoire qui nécessitent un intérêt particulier. Si les remparts et les dépôts de céréales ont résisté aux aléas du temps, ils sont aujourd’hui dans un état qui nécessite une restauration réfléchie et adaptée qui vise la remise en bon état de ce riche patrimoine, notamment la stabilité des anciennes bâtisses qui ont une dimension spirituelle, culturelle et artistique. D’où la nécessité de préserver cet acquis et de le valoriser pour redonner vie à ces lieux. La mise en valeur du patrimoine de la ville, ou de ce qu’il en reste, doit inciter les pouvoirs publics, les élus, la société civile et les associations à multiplier les actions de réhabilitation de ces édifices témoins du passé. La ville de Mohammedia et son patrimoine ont besoin d’actions concrètes de sauvegarde, afin de donner la pleine mesure de leur richesse et jeter, par la même occasion, les bases d’un essor harmonieux.  

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