28 Juin 2014 À 15:23
Pendant le mois de Ramadan, les habitudes des Marocains et leur mode de vie changent radicalement. C’est pourquoi une bonne préparation s’impose. Depuis quelques jours, on ne parle plus que de ce mois sacré et les préparatifs pour l’accueillir dans les règles de l’art. En cette période, les ménagères essayent de s’organiser du mieux qu’elles peuvent pour pouvoir tout préparer. Première étape : faire les courses.
Dans les ruelles des quartiers populaires, les souks ou encore dans les grandes surfaces et les supermarchés, les Marocains s'approvisionnent en achetant tout ce qui est nécessaire pour la circonstance. Au quartier de Derb Omar, les marchands exposent en grandes quantités leurs marchandises très variées : des étalages offrant dattes, amandes, des noix, fruits secs, «chebakia», «sellou»... «Grâce à la forte demande de produits de consommation pendant le mois de Ramadan, nous arrivons à augmenter notre chiffre d’affaires. Ce mois est la seule période de l’année où nous arrivons à bien vendre et compenser des mois de crise», indique Jalal, vendeur de dattes, qui sert ses clients. Bien que la frénésie d’achat en cette période permette aux vendeurs de produits alimentaires de réaliser de bons chiffres d’affaires, certains d’entre eux se plaignent de voir leurs recettes moins bonnes chaque année. D’après eux, il y a de moins en moins d'affluence dans les souks, comparativement aux années précédentes, à cause de la concurrence des grandes surfaces. «Les supermarchés font des publicités à la télévision et distribuent leurs dépliants tout le temps, ce qui attire nos potentiels clients et détournent leurs regards. Résultats : il y a moins de clients qui viennent au souk et on ressent la crise de plus en plus», fustige Abderahmane, vendeur d’ustensiles de cuisine.
Ce mois béni est connu pour être la période où les femmes fournissent le plus d’effort en matière de cuisine. Des mets de tous genres sont servis sur la table pendant le f'tour. «Cela fait déjà un mois qu’on se prépare pour le Ramadan. J'ai acheté de grandes quantités de lentilles de pois chiches et de riz, pour “lharira” et aussi des tomates, du persil, de la coriandre et du céleri que j'ai divisés sur plusieurs rations et que j’ai mis dans le congélateur. J'y ai mis également des fruits que j'ai épluchés, coupés en morceaux pour les jus, le “msemen” et le “méloui” que j’avais préparés. De cette façon, en cas de flambée des prix je suis tranquille. Pour le moment, les prix sont corrects sauf pour les ingrédients pour préparer “sellou” et “chebakia”, que je trouve relativement chers», indique Karima, femme au foyer et mère de trois enfants. Si cette dernière arrive à s’organiser plutôt facilement, les choses sont plus difficiles pour les femmes actives. «Le mois de Ramadan est pour moi synonyme de stress et de fatigue. Il faut savoir gérer de nombreuses choses à la fois. Je dois m’organiser pour concilier entre les courses, le ménage, la prise en charge des enfants et la préparation des repas, la vaisselle…, sans oublier le côté religieux», confie Souad, banquière et mère de deux enfants. «Je viens de finir les premières courses. Le reste se fera au fur et à mesure pendant ce mois», poursuit-elle.