24 Septembre 2014 À 12:21
Parfait hommage à la mémoire du compositeur Abdessalam Amer, figure de proue de la musique marocaine moderne, «La Lune rouge» de Hassan Benjelloun est le film choisi pour représenter le Maroc à la présélection des Oscars 2015. C’est ce qu’a décidé la commission de sélection que préside l’exploitant et fervent défenseur des salles de cinéma, Hassan Belkadi. Et ce, conformément aux critères établis par l'Academy of Motion Picture Arts and Sciences, organisatrice de la grande cérémonie annuelle des Oscars. Après «Où vas-tu Moshé ?», le réalisateur marocain Hassan Benjelloun se retrouve sur scène avec un nouvel opus «Al Qamar Al Ahmar», littéralement «La Lune rouge», écrit par Bachir Qarman.
L’opus propose une biographie romancée du grand compositeur aveugle Abdessalem Amer, auteur d’une bonne série de morceaux à succès, dont «La Lune rouge», figure en bonne place. «D’abord, le film raconte l’histoire de ce compositeur aveugle, considéré comme une figure de proue de la musique moderne au Maroc et dans le monde arabe. Parmi ses œuvres les plus connues figure «La Lune rouge», que Abdelhadi Belkhayat a interprétée et portée très haut par sa belle voix. C’est un clin d’œil à l’œuvre de ce don du ciel, qui est lui-même une «lune rouge» dans l’histoire de l’art au Maroc, particulièrement la musique moderne. C’est un hommage que je rends à travers ce film à Abdessalam Amer, en même temps, c'est un retour sur son parcours riche à plus d’un titre», explique le réalisateur Hassan Benjelloun. Tourné en Égypte, le film regroupe une pléiade d’acteurs marocains qui servent à merveille le dessein de Hassan Benjelloun, surtout Abdelfettah Nagdi qui campe le rôle du défunt Abdessalem Amer. Le film tient ainsi une bonne partie de sa réussite dans le travail de casting effectué par le réalisateur.
«À vrai dire, le casting était très difficile. Il m’a fallu chercher un compositeur qui a la musique dans la peau et qui peut camper ce rôle assez complexe. Mais après avoir longtemps hésité entre plusieurs noms, j’ai fini par choisir le grand artiste Abdelfettah Ngadi, qui s’invite d’ailleurs pour la première fois au grand écran. D’autant plus que ce compositeur est aveugle comme le fut Abdessalem Amer. Et dès les premières séquences filmées, je me suis bien rendu compte que j’avais fait le bon choix. Abdelfettah Ngadi a campé pile-poil le rôle du défunt. Tant mieux!», ajoute le réalisateur. Le film raconte l’histoire de Abdessalem Amer, mais à travers lui, c’est aussi l’histoire du Maroc de 1939 à 1979… C’est d’abord un voyage au cœur de la société marocaine avant et après l’indépendance du pays en 1956. C’étaient les années aussi où Abdessalem Amer a conquis le cœur de plus d’un Marocain notamment par la profondeur de ses compositions originales et touchantes «Qissat Achaouk» (Histoire d’une passion), «Al Qamar Al Ahmar» (La Lune rouge), Habibati (Mon Amour), entre autres chefs-d'œuvre du regretté. Bonne chance à ce film qui représentera le cinéma marocain aux Oscars 2015.