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Un concert anthologique d’exception

Un sacré voyage. Voici ce que l’on peut retenir de la soirée d’ouverture de la 14e édition du festival le Printemps des Alizés d’Essaouira. Le temps d’un concert à Dar Souiri, le public de cette édition a eu droit à un voyage décoiffant au cœur de l’excellence de la musique de chambre.

Claire Désert, épaulée par les excellents violonistes Patrice Fontanarosa et violoncelliste Yovan Markovitch.

25 Avril 2014 À 15:28

Imaginez, le temps d’un concert, les œuvres de Joseph Haydn, Ludwig Van Beethoven et Johannes Brahms, réunies en même temps et dans un seul endroit ! Oui, c’est possible. Jeudi 24 avril, Dar Souiri a abrité un concert qui a rassemblé des morceaux de choix de l’œuvre de ces trois montres. Mieux encore, c’était Claire Désert, la célèbre pianiste française, accompagnée des maîtres Patrice Fontanarosa au violon et Yovan Markovitch au violoncelle. 21 h 30, le trio s’installe sur scène sous les applaudissements des mélomanes, venus en masse assister à ce concert d’ouverture aux allures d’un voyage à travers la rigueur rythmique d’une musique qui ne prend jamais de rides. Une fois le trio sur scène, un silence de monastère règne à Dar Souiri au cœur de l’ancienne Médina d’Essaouira. Une musique légère s’élève sur scène. C’est elle, Claire Désert, épaulée par les excellents violonistes Patrice Fontanarosa et violoncelliste Yovan Markovitch.

Assise au piano, calme et souriante, la Française respire l’aisance et la simplicité. Le concert débute par «le trio n° 39 en sol majeur Hob.XVI25 dit Alla Zingara» du grand Joseph Haydn (1732-1809). Les notes s’égrènent.Les doigts, agiles, virevoltent, bondissent et envahissent furieusement tout le piano. Sacré voyage, construit sur un jeu de questions-réponses. Loin de redouter les temps de silence, la pianiste les apprivoise avec brio. Puis un grand moment, quand elle enchaîne avec «Andante», «Paco Adagio» et «Rando» à la hongroise du même Joseph Haydn, toujours avec les deux violonistes et violoncelliste. De Joseph Haydn, on passe aux œuvres historiques de Ludwig Van Beethoven et Johannes Brahms. «Allegro vivace e con brio», «Largo Assai ed espressivo» et «Presto» du premier, «Allegro energico», «Presto non assai», «Andante grazioso» et «Finale : Allegro molto» du second. Et là encore, l’œuvre de ces deux autres grands de l’Histoire a repris son âme à Essaouira. Tout de suite, la magie surprenante s’opère comme une évidence. Et à la fin du show, une standing ovation est réservée au trio inspiré. Toujours à Dar Souiri, espace voué aux concerts intimistes, le public a retrouvé l’Orchestre philharmonique du Maroc qui, avec l’art et la manière, a appuyé la relation de «maître et élève», pour deux concerts inédits, ancrée dans la mémoire collective et l’identité. Les concerts en famille n’y ont pas été du reste lors de ce rendez-vous.

Dar Souiri a abrité aussi à partir de 15 h une performance scénique de rare pureté signée Hasnaa Bennani (soprano) et Réda Bennani (pianiste). Les deux artistes ont été accompagnées d’une brochette de musiciens chevronnés : Aude-Liesse Michel (piano), Gaëlle-Anne (violon) et Laure-Hélène (violoncelle). Le public a eu également rendez-vous, au même endroit à 17 h, avec une prestation scénique originale : Carte blanche au Quatuor Girard avec Paloma Kouider (piano), Agahte Girard (violon), Odon Girard (alto) et Lucie Girard (violoncelle). Simultanément avec ce concert, l’Église a ouvert ses portes au Trio Musica Humana. Un peu plus tard dans la soirée du vendredi, à 21 h, la Salle omnisports abrite un deuxième concert de l’Orchestre philharmonique du Maroc. Mais cette fois-ci, avec les deux talentueuses pianistes Claire Désert et Dina Bensaïd.

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