Mondial de l'Automobile 2006

Élection d’un nouveau président

Les députés irakiens ont finalement élu, hier mardi, Salim al-Joubouri président du Parlement, après une première séance désastreuse et deux reports liés aux profondes divisions au sein de la classe politique, selon la télévision d'État qui diffusait en direct le décompte des voix. Cette élection doit enclencher le processus de formation du gouvernement, alors que le pays connaît sa plus grave crise depuis des années, des insurgés sunnites s'étant emparés de pans entiers du territoire.

Des insurgés sunnites sur le chemin du retour le 12 juillet 2014 après une opération dans la province de Tikrit. Ph. AFP

15 Juillet 2014 À 17:05

Les forces de sécurité irakiennes avançaient mardi dans la ville de Tikrit (nord), tenue par des insurgés, après avoir lancé un assaut dans la matinée contre cet ancien fief de Saddam Hussein, ont indiqué des responsables. Selon ces sources, elles sont déjà parvenues à reprendre certains bâtiments dans le sud de la ville, tombée le 11 juin entre les mains d'insurgés. «Les forces irakiennes ont lancé une opération militaire pour libérer la ville de Tikrit et (...) ont pris le contrôle de la partie sud de la ville», a déclaré à l'AFP Ahmed Abdoullah Joubouri, le gouverneur de la province de Salaheddine, dont Tikrit est le chef-lieu. Un colonel de l'armée a indiqué que l'académie de police et un hôpital avaient été repris. M. Joubouria a confirmé ces informations, en ajoutant que les forces gouvernementales s'étaient aussi emparées du siège du gouvernorat.

Les forces armées avaient lancé il y a plus de deux semaines une contre-offensive pour reprendre Tikrit, mais elles étaient restées enlisées au sud de la ville. Les insurgés se sont emparés de Tikrit dans le cadre d'une vaste offensive lancée le 9 juin par les jihadistes ultraradicaux de l'État islamique (EI), qui se sont emparés de larges pans de territoire dans le nord, l'ouest et l'est de l'Irak. L’élection du nouveau président du Parlement, après moult reports, intervient alors que l’armée régulière récupère, avec difficultés le terrain qu’elle avait perdu en faveur des insurgés de l’État islamique. Cette armée a été auditée par des conseillers militaires américains. Ces derniers ont transmis au Pentagone leur audit. Quelque 220 conseillers militaires ont été déployés en juin pour aider l'armée irakienne à faire face à l'offensive fulgurante des djihadistes de l'État islamique (EI). «L'audit conduit par nos équipes en Irak est parvenu au Pentagone», a déclaré le porte-parole du Pentagone, le contre-amiral John Kirby, lors de son point presse quotidien.Selon «le New York Times», cité par l’AFP, ce document met en garde tous soldats américains envoyés en Irak comme conseillers militaires contre les risques d'infiltration de l'armée irakienne par des sunnites extrémistes et de soldats chiites soutenus par l'Iran.

Audit US

Selon des responsables américains cités par le quotidien, les conseillers militaires ont conclu dans ce rapport confidentiel que seule la moitié de l'armée irakienne était jugée digne de recevoir des conseils des Américains. Les conseillers avancent par ailleurs que les troupes irakiennes ont la capacité de défendre Bagdad, mais pas nécessairement de tenir toute la ville en cas d'attaque majeure.Le porte-parole du Pentagone a refusé de commenter ces informations, mais a reconnu l'existence d'une «menace venue de l'intérieur» et que les Américains avaient retenu la leçon de leur expérience en Afghanistan où des soldats de l'OTAN avaient été pris pour cibles par des Afghans portant l'uniforme. «Il serait imprudent et irresponsable de ne pas penser à la menace intérieure», a-t-il dit.

L'audit fait au niveau des brigades de l'armée irakienne a été effectué en deux semaines, ont précisé des responsables américains. Le rapport sera d'abord soumis au secrétaire à la Défense et au haut commandement militaire qui feront d'éventuelles recommandations aux conseillers militaires. Pour le moment, les quelque 220 conseillers américains se concentrent sur l'examen des forces irakiennes et ne prodiguent pas encore de conseils tactiques, a-t-il précisé. «Nous ne sommes pas passés à l'étape des consultations», a-t-il dit. n Avec agences

Copyright Groupe le Matin © 2025