20 Février 2014 À 16:57
Il y a encore quelques années, «la timidité» était une qualité, et nous parlions du timide, en mettant ce trait de caractère en avant. Mais notre perception de la chose a changé. La timidité, qui était un «trait de caractère» bénin et même positif, est devenue un handicap. L’environnement, le mode de vie et les compétences requises en société ont mis, peu à peu, «la communication» au cœur de la réussite. Il est d’abord nécessaire pour les parents de faire la différence entre «trac» et «timidité», avant de taxer l’enfant de «timide». Le trac est tout à fait normal, il est ressenti face à des situations, des rencontres ou des expériences nouvelles. Cela arrive aux conférenciers, aux artistes, lors des examens… Il est nécessaire aussi de faire la différence entre «timidité» maladive, et «introversion» qui est un simple trait de caractère. Il est également important de comprendre que l’enfant de 2 à 4 ans change de comportement social par lui-même, et de manière naturelle, en devenant un peu moins spontané, cela ne veut pas dire qu’il a un problème spécifique.L’adolescent, aussi, passe par une phase, où il est un peu plus introverti et plus réservé que ce qu’il a été avant, et c’est passager, puisqu’il est simplement en phase d’introspection, centré sur lui-même pour mieux se reconstruire.
• La timidité est un trait de caractère, pas un «problème» ou «une faute». Ce n'est pas la peine de vous excuser par exemple si votre enfant se montre réservé face à des étrangers, en disant : «Je suis désolé, il est timide». Et surtout, ne le faites jamais devant lui. Ne le lui reprochez pas non plus. Il n’y a rien de mauvais à être timide, c’est même très bon. Les timides sont des personnes calmes, attentionnées, fins observateurs, très à l’écoute et ils ont un réel respect pour les autres. • Cela peut être considéré comme «un problème», uniquement lorsque l’enfant dit «timide» présente des manifestations observables physiquement, quand il évite de regarder les autres dans les yeux, présente des signes de malaise ou de souffrance, ou lorsque les autres se sentent mal à l’aise en sa présence. Contrairement au vrai «timide» dans le sens positif, dont le calme est inné, paisible et serein, le calme du «faux timide» est simplement de l’évitement, qui cache souvent de la peur, ou de la colère, ou encore des problèmes d’estime de soi.
• Certains enfants (surtout les adolescents) se cachent derrière l’étiquette de la «timidité» pour éviter de faire l’effort de développer leurs compétences sociales. C’est plus facile bien évidemment de se retirer dans sa coquille, que de faire des efforts pour s’adapter. Sauf que cela peut devenir un réel handicap, s’il développe cette habitude d’éviter et de fuir en choisissant la solution de facilité. On reconnaît facilement le «faux timide», puisqu’il peut avoir des comportements différents face à des situations «identiques».• Positivez ! Vous avez toutes les raisons d’être reconnaissants à la vie d’avoir un enfant calme, tranquille, respectueux de lui-même et d’autrui, qui reste prudent avec les étrangers, et prend le temps de mieux observer et connaître les autres avant d’aller vers eux. Qui prend les relations sociales très au sérieux, et ne se livre pas avant de vérifier si la relation en vaut la peine.• Ne poussez pas votre enfant maladivement timide, dans des situations qu’il peut redouter et qui peuvent le bloquer, vous ne ferez que briser son estime, déjà affaiblie. Préparez-le toujours aux visites, en lui suggérant des phrases simples, des gestes simples, et pourquoi pas une démonstration d’un de ses talents, tout en l’encourageant et en le rassurant.
Plus vous allez pousser de manière impérative ou imprévisible, plus votre enfant se renfermera sur lui, allez-y doucement, tout en le préparant.De nos jours, les enfants sont mis sous la loupe. La moindre petite faille est agrandie, surdimensionnée, et traitée comme un problème qu’il faut régler au plus vite. Et souvent, les enfants, mis à rude épreuve, observés, épiés et examinés de près, se sentent bien évidemment oppressés et tentent de cacher leur vulnérabilité, ou ce qu’ils croient être «un défaut», derrière un masque, ou au fond d’une coquille. Il est aussi bon de savoir lâcher prise sur les traits de caractère, tant que ceux-là ne sont pas gênants pour l’évolution de l’enfant et ne le bloquent d’aucune manière.