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Le PPS veut redonner à la gauche arabe son lustre d’antan

À l’initiative du Parti du progrès et du socialisme (PPS), les partis de la gauche arabe se sont réunis, hier à Rabat, pour faire le point sur la situation politique dans le monde arabe qui traverse une des pires séquences de son histoire. Selon Mohammed Nabil Benabdellah, «la réunion des partis de la gauche arabe vise essentiellement à coordonner ses actions pour relever les défis pressants auxquels le monde arabe est confronté».

La réunion du Forum de la gauche arabe intervient à un moment où le monde arabe connait de grands bouleversements. Ph. Kartouch

07 Novembre 2014 À 20:35

Ayant perdu beaucoup de son lustre d’antan, la gauche arabe veut se repositionner sur la scène politique, en tant qu’«acteur efficace de changement» tout en adoptant une nouvelle approche de travail. C’est en substance ce qu’a affirmé hier à Rabat le secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme (PPS), Mohammed Nabil Benabdellah, à l’ouverture la deuxième réunion du comité de suivi du Forum de la gauche arabe.

En effet, à l’ordre du jour de la deuxième réunion figure l’évaluation de la situation politique dans différents pays arabes ainsi que la mise en place d’une feuille de route partagée par l’ensemble des partis de la gauche arabe pour accompagner les changements. La tenue de cette réunion tombe à point nommé, compte tenu des bouleversements que connait le paysage arabe. Elle a été dictée par la montée en puissance du terrorisme et des mouvements extrémistes dans la région, notamment au Moyen-Orient avec l’apparition de «l’État islamique en Irak et au Levant». À cela s’ajoute l’entrée en scène de la coalition présidée par les USA pour lutter contre le terrorisme qui menace jusqu’à l’existence de certains États. Ces bouleversements inédits ont conduit, selon les partis de la gauche arabe, à l’instabilité et à des violations des droits de l’Homme, tout en portant atteinte au droit des peuples à mener une vie décente.

Cette nouvelle réalité géopolitique met le monde arabe face à de grands défis, à la fois politique, sécuritaire et socioéconomique. Dans ce sens, Khalid Hadada, SG du Parti communiste libanais a fortement dénoncé «les forces impérialistes rétrogrades qui visent à déposséder les peuples, assoiffés de liberté et de démocratie, de leurs espoirs». M. Hadada a attiré l’attention de ses camarades sur le danger de la division qui guette certains pays arabes et qui «s’inscrit dans le cadre du projet du “Nouveau Moyen-Orient”, qui vise principalement à assurer la sécurité de l’État d’Israël». Car pour le SG du Parti communiste libanais, «les changements actuels de la région arabe profitent d’abord aux sionistes». En témoignent les dernières manœuvres de l’occupant visant la judaïsation d'Al Qods et qui interviennent dans la foulée des événements dramatiques que vit la région.

Pour faire face à ces défis pressants, Khalid Hadada a appelé les partis de la gauche arabe à resserrer les rangs et à adopter des approches adaptées aux nouvelles donnes. Aussi, il a mis en exergue la nécessité de renforcer la coordination entre les mouvements de la gauche arabe en particulier, et l’ensemble des mouvements de la gauche à travers le monde. Rappelons que les travaux du comité de suivi du Forum de la gauche arabe, qui se sont étalés sur deux jours (les 7 et 8 novembre), sont sanctionnés par la mise en place d'une stratégie et d'un plan d'action pour la gauche arabe, dont l’objectif est d’accompagner l’évolution de la situation et de lui permettre de s'imposer davantage sur la scène politique. 

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