30 Décembre 2014 À 18:17
Même si les programmes de promotion de l’emploi ont un impact croissant sur la création d’emploi et l’insertion professionnelle au Maroc, ils n’ont pas tous atteint leurs objectifs. C’est le cas du programme d’aide à la création d’entreprises Moukawalati. Malgré des performances positives, ce dispositif accuse une baisse de régime depuis 2010, souligne le dernier rapport de diagnostic effectué par le ministère de l’Emploi et des affaires sociales : Étude de diagnostic sur la situation de l'emploi au Maroc. A contrario, le cumul des prévisions des deux plans de développement (2006-08 et 2009-12) a été largement atteint pour les deux programmes Idmaj et Taehil.
«L’évaluation des politiques actives de l’emploi mises en œuvre au Maroc demeure insuffisante et n’exerce qu’une influence réduite sur la prise de décision publique», analyse le rapport. Pourquoi les programmes de promotion de l’emploi n’atteignent-ils pas toujours leurs objectifs ? Le rapport de diagnostic pointe du doigt le manque de moyens, de compétences et l’absence d’un cadre réglementaire et institutionnel pour l’organisation de l’évaluation des politiques publiques, en particulier celle de l’emploi. En dépit de quelques tentatives pas assez «rigoureuses» qui ont vu le jour entre 1998 et 2000, ce n’est qu’à partir de 2010 que le ministère de l’Emploi et l’Agence nationale de promotion de l’emploi et des compétences (Anapec) ont mené des travaux d’évaluation quantitative sur les programmes de promotion de l’emploi en vigueur (Idmaj, Taehil et Moukawalati). Un bémol cependant selon le ministère, ces travaux s’appuient uniquement sur des indicateurs de réalisations et d’impact sur la qualité et la durée d’insertion des bénéficiaires de ces programmes.
Or l’évaluation d’impact doit être intégrée dès la conception du programme et doit être respectée tout au long de sa mise en œuvre. À ce titre, le rapport, rendu public le 25 décembre dernier, souligne le faible développement de la culture d’évaluation préalable à l’élaboration de toute nouvelle politique. Et si un système d’évaluation doit précéder chaque programme, il doit également permettre un suivi personnalisé de chaque bénéficiaire. En effet, alors que la prise en charge du chômage des jeunes est standardisée au Maroc, l’analyse poussée de données sur les chômeurs et demandeurs d’emploi révèle des disparités et donc des besoins de prise en charge différents, souligne le rapport. Enfin, l’évaluation doit porter également sur les procédures, coûts-avantages et mécanismes de financement. La priorité étant de combler l’insuffisance de coordination entre les différents intervenants publics.