29 Octobre 2014 À 15:28
Le 10 muharram de chaque année (Achoura) est un moment attendu et très prisé par les enfants. En effet, c’est avec grande impatience que ceux-ci vont attendre de recevoir leurs cadeaux. Mais ce qui compte encore plus, et pour les garçons en particulier, c’est de pouvoir jouer avec de vrais pétards, effrayer les passantes et rire à leurs cris. Utilisés massivement en période des festivités de Achoura, les pétards constituent, depuis quelques années, un véritable danger. «Une vieille femme marchait dans la rue les bras chargés de provisions. À sa démarche, on voyait qu’elle souffrait. Soudain, un gamin a lancé un pétard qui a atterri près d’elle.
La pauvre a sursauté et trébuché sur la chaussée, une voiture l’évitant de justesse. Toutes ses provisions se sont répandues sur le sol, les œufs se sont cassés de même que d’autres produits sous verre, pendant que les gosses, hilares, fuyaient la scène. C’est honteux. Heureusement que des gens sont venus l’aider à tout ramasser», raconte un homme présent lors de la scène. Si le drame a pu être évité cette fois-ci de justesse, ce n’est pas le cas d’une autre femme. À ce sujet, une voisine raconte : «Un pétard a été lancé près d’elle alors qu’elle était enceinte, sa détresse à entraîner une fausse couche. Elle a mis un certain moment avant de s’en remettre, d’autant plus qu’elle connaissait et croisait chaque jour ses “agresseurs” : des gamins du quartier».
Si les pétards représentent un danger pour les passants, il ne faut pas oublier que ce sont parfois les enfants eux-mêmes qui subissent les conséquences de l’insouciance et de la non-surveillance des parents.En effet, il est à rappeler que plusieurs cas de brûlures et de graves accidents causés par des explosions de pétards ont été signalés lors de ces dernières années. La joie se terminant quelques fois en détresse et la fête en défaite.Pourtant, ce type de produits est interdit. La décision avait été prise par les autorités il y a quelques années déjà. Mais cela n’a pas suffi à arrêter la vente et l’achat de pétards. «Tout le monde sait qu’on peut encore en trouver à Derb Omar par exemple… ou auprès de “connaissance”», indique un père de famille casablancais, bien que cela ne fasse pas partie des rites des festivités de Achoura. D’ailleurs l’année dernière, plus de 140.000 pétards avaient été saisis par les éléments de la police judiciaire du district de la Sûreté El Fida-Mers Sultan, à Casablanca. Trois personnes avaient alors été arrêtées lors de cette opération s’inscrivant dans le cadre d'une campagne menée contre la vente de pétards lors de la période des festivités de Achoura.