Spécial Marche verte

Le Tifinagh à l'heure des nouvelles technologies

L’Institut royal de la culture amazighe (IRCAM) a accueilli, mercredi dernier, un séminaire sur la graphie Tifinagh et la possibilité de son intégration dans les nouvelles technologies de l’information et de la communication.

Avec ses applications technologiques, le Tifinagh prend une nouvelle dimension. bPh. Kartouch

05 Juillet 2014 À 16:30

Trois démonstrations ont été faites pour mettre en relief les efforts déployés en ce qui concerne les aspects de développement informatique récents autour des supports de communications mobiles. Cette initiative, organisée par le Centre des études informatiques, des Systèmes d’informations et de communication (CEISIC), a permis de faire part à l’assistance du niveau de développement des applications mobiles qui peuvent être partagées, à l’avenir, via les réseaux sociaux. «C’est une porte qui s’ouvre sur d’autres horizons pour la promotion de la culture amazighe», souligne Younes El Affani, dont la démonstration a porté sur la «Promotion des productions scientifiques amazighes vis-à-vis de la technologie mobile». Elle a été suivie par celle de Achraf Bouyakhsass dont la recherche s’est focalisée sur «Le mobile learning : de nouvelles motivations pour l’apprentissage de la langue». Celui-ci considère le développement de ces applications comme une première pour la promotion de la langue Tifinagh. «C’est une avancée que nous avons réalisée, mais n’empêche qu’il y a beaucoup de contraintes techniques pour la promotion du produit scientifique ou littéraire, parce qu’il faut déjà avoir le produit entre les mains. Je crois que ce séminaire est un premier pas qui nous interpelle à penser à la question de tous les côtés et revoir d’autres processus pour perfectionner cette application», explique-t-il.

Donc, au cours de cette décennie, suite à sa normalisation, le Tifinagh a parcouru plusieurs étapes et d’intenses activités ont été réalisées pour son intégration dans les systèmes d’exploitation, au développement des applications et même à la recherche appliquée sur la langue amazighe. «Au début de notre fonctionnement à partir de 2002-2003, nous avons été confrontés au problème de la langue amazighe. C’est-à-dire savoir si on doit promouvoir les dialectes ou une langue commune. L’IRCAM a pris la décision de prendre la langue commune comme cheval de course, et ce à partir des données des différents dialectes. Ce qui a nécessité un travail d’étude et de recherche dans les trois dialectes. Donc, en ces dix dernières années, nous avons réalisé des choses très importantes. Et maintenant, il faut suivre avec l’apport de la nouvelle technologie.

Le travail de Lakhdar Ghazal concernant la langue arabe a été excellent et nous essayons de suivre le pas avec la langue amazighe. Donc, nous avons confectionné un clavier et normalisé la graphie de manière à ce qu’elle soit commune à tous les dialectes. Nous avons commencé à travailler sur les nouvelles technologies de façon à servir, également, pour l’enseignement», précise Ahmed Boukous, recteur de l’IRCAM, qui n’a pas manqué d’ajouter que l’objectif de ce séminaire est de présenter tout ce qui a été fait en collaboration avec le CEISIC, tout en montrant les initiatives développées par l’IRCAM pour la mise à niveau de la langue amazighe. «Nous avons commencé par la traduction de termes utilisés dans les mobiles (de l’anglais ou du français vers l’amazigh), et ce en coordination avec Ittissalat Al-Maghrib, puis d’une façon plus approfondie avec Microsoft qui a débouché sur l’intégration de l’amazighe dans le Système 8. On est à l’écoute des besoins des usagers et on fait en sorte que la langue amazighe soit mise à niveau. Pour cela, il faut continuer à intensifier la présence de cette langue dans l’éducation et dans les médias, sachant que les nouvelles technologies sont là pour renforcer ce travail». 

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