03 Février 2014 À 15:54
Mettre en lumière, en une soirée seulement, l’œuvre d’un grand homme de théâtre à l’image de Ahmed Tayeb El Alj, décédé le 1er décembre 2012, est une tâche très compliquée, voire impossible. Pourtant, la Fondation Ahmed Tayeb El Alj a décidé de tenter le coup, mais à travers plusieurs activités culturelles et artistiques. Car en une seule soirée, ce serait vain et ne rendrait justice ni à la fécondité du langage de ce dramaturge ni à ses multiples contributions et réalisations dans les domaines de la chanson marocaine, du théâtre ou encore de la poésie populaire appelée «Zajal». Déjà, la Fondation avait publié en décembre dernier, deux nouvelles œuvres de l’héritage du défunt dont «Daghoul», adaptation de la très classique «Le Misanthrope» de Molière.Aujourd’hui, la Fondation éponyme propose une soirée exceptionnelle ancrée dans la tradition de la chanson marocaine moderne représentée par ses grands noms. Prévue au Théâtre Mohammed V de Rabat à partir de 20 h, cette soirée sera entièrement dédiée à l’œuvre de Ahmed Tayeb El Alj.
Il s’agit surtout de revisiter les chansons qu’il avait écrites depuis les années 60 du siècle dernier. On y trouvera les célèbres chansons du bon vieux temps comme «Mana Illa Bachar», et «Katajabni» datant, respectivement, de 1963 et 1967 pour Abdelouahab Doukkali. Lors de cette soirée, la première chanson sera interprétée par Amir Ali et la seconde par Ibrahim Barakat. Il y aura aussi Nezha Chaabaoui qui va interpréter «Amri Lillah» de Naïma Samih en 1972. Latefa Raafat revisitera sa propre chanson «Awah Awah», que le défunt lui a écrite en 1997. Les amoureux de la chanson marocaine moderne auront également le plaisir de redécouvrir «La tgouliche nssani» et «Ya Dak Al Inssane» du grand Abdelhadi Belkhayat, respectivement, en 1973 et 1985. Le fils du défunt, M’hammed Mamoune El Alj, sera aussi de la fête et reproduira en live sa propre chanson «Assamak» (1986).
D’autres grands noms de la chanson marocaine moderne seront aussi de la fête et feront connaître la profondeur des textes de ce parolier d’exception. Il s’agit de Fouad Zabadi, Nouamane Lahlou et Mahmoud El Idrissi. Le premier interprétera la chanson «Wa Hal Tara Yaaoud» de Mahmoud El-Idrissi en 1980. Ce dernier se chargera de passer en revue sa chanson «Saaltek Lilah» en 1972. Le troisième, lui, va interpréter «Ouchak Annabi» de Mahmoud El Idrissi (1972). Et que de grands noms débarqueront par la suite, toujours dans le cadre de ce premier anniversaire de commémoration de la disparition de l’artiste-dramaturge Ahmed Tayeb EL Alj. La soirée va être animée par Abdelmajid Fennich et la jeune Rim Achmaou. Cette soirée s’inscrit dans la démarche de la Fondation Ahmed Tayeb El Alj pour le théâtre, le zajal et les arts populaires : faire découvrir l’étendue de l’œuvre du grand dramaturge Ahmed Tayeb El Alj. C’est d’ailleurs le concept fondateur de la Fondation. Celle-ci entend revisiter l’ensemble de l’œuvre si riche de cet artiste comme on l'aime, de façon intelligente.
«Notre but à travers nos activités, concerts de musique, pièces de théâtre, soirées de zajal, entre autres facettes des arts populaires, est de donner à voir et à apprécier l’ensemble de l’œuvre du défunt au profit des générations montantes. Nous visons par la même occasion à jouer le rôle de passerelle entre les figures de proue du théâtre et de la chanson et la jeune génération», explique Hassan El Alj, président de la Fondation Ahmed Tayeb EL Alj pour le théâtre, le zajal et les arts populaires. Rendez-vous le 14 février au Théâtre Mohammed V de Rabat pour d’excellents moments de musique, de partage, mais surtout d’hommage à la mémoire artistique du Royaume.