31 Juillet 2014 À 17:24
Les menaces qui pèsent sur le continent, et elles sont nombreuses, à l’image des attaques de Boko Haram au Nigeria, de la guerre civile au Soudan du Sud, des offensives meurtrières des shebab somaliens au Kenya, de l’épidémie du virus Ebola…, seront nécessairement abordées lors de ce sommet qui aura lieu du 5 au 6 août à Washington. Selon l’AFP, c'est une crise sanitaire, celle du virus Ebola, qui pourrait s'inviter au cœur des débats. L'épidémie, qui s'est déclarée au début de l'année en Guinée, a fait plus de 670 morts en Afrique de l'Ouest. Cette fièvre hémorragique et souvent mortelle pourrait se propager «comme un incendie de forêt», ont mis en garde cette semaine les autorités sanitaires américaines.
Le sommet aura une forte coloration économique, avec un programme centré sur les opportunités d'un continent où 60% de la population a moins de 35 ans et avec des perspectives de croissance supérieures à celles du reste du monde (5,4% pour l'année en cours et de 5,8% pour 2015, selon le FMI). «Je vois l'Afrique comme la prochaine grande success-story mondiale et les États-Unis veulent être un partenaire de ce succès», lançait M. Obama il y a un an lors de sa tournée africaine qui l’avait mené au Sénégal, en Afrique du Sud et en Tanzanie, rappelle l’AFP.
Les États-Unis ne pointent désormais qu'à la troisième place au tableau des échanges commerciaux avec l'Afrique, loin derrière l'Union européenne, solidement en tête, et la Chine, avide de matières premières. Évoquant une image de l'Afrique trop souvent associée «aux conflits, à la maladie et la pauvreté», Susan Rice, conseillère à la sécurité nationale de la Maison Blanche, a reconnu mercredi que son pays avait «encore beaucoup de travail pour faire évoluer une vision dépassée dans laquelle l'Afrique est souvent marginalisée».Dans ce contexte, le grand rassemblement de Washington, auquel la Centrafrique, l'Érythrée, le Soudan et le Zimbabwe n'ont pas été conviés, est-il avant tout une réponse à la fulgurante offensive de Pékin ? À cette interrogation, Deborah Brautigam, qui dirige le China Africa Research Initiative (CARI) à l'Université Johns-Hopkins, répond à l’AFP : «Il est difficile de le lire autrement, ne serait-ce que parce que c'est la même méthode qui a été employée par les Chinois».
Au menu des discussions, la prolongation, au-delà de 2015, de l'Agoa, le programme américain accordant des avantages commerciaux à certains produits africains, ou encore l'initiative «Power Africa» qui vise, en associant agences gouvernementales et secteur privé, à doubler l'accès à l'électricité en Afrique subsaharienne. Aucune rencontre bilatérale entre le Président américain et tel ou tel de ses homologues africains n'a été programmée. Le sommet sera précédé d'un forum autour d'entrepreneurs américains et africains. Le 4 août, des rencontres seront organisées autour de la société civile, sur la sécurité alimentaire, sur la lutte contre le changement climatique et sur la lutte contre le trafic d'espèces protégées.