Spécial Marche verte

La coopération pour contrer la raréfaction de la ressource hydrique

La ministre déléguée chargée de l'Eau a lancé un appel pour la promotion d’une véritable gouvernance régionale de l’eau. Dessalement d’eau de mer, protection contre les inondations, réutilisation des eaux usées épurées et transfert de l’eau ont constitué les principaux axes de discussion.

Les demandes en eau dans les pays de la région méditerranéenne, qui avoisinent aujourd’hui 300 milliards de m3, sont en constante progression et pourraient augmenter de 20% d’ici 2025. bPh DR

29 Novembre 2014 À 15:51

Évoquer la problématique de l’eau dans les pays du pourtour méditerranéen revient à faire ce triple constat : raréfaction de la ressource, accroissement de la demande et le déséquilibre entre les deux rives nord et sud. Les demandes en eau dans les pays de la région méditerranéenne avoisinent aujourd’hui autour 300 milliards de m3 et sont en constante progression et pourraient augmenter de 20% d’ici 2025, essentiellement sur la rive sud selon le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement.

Selon cette dernière source, les ressources en eau sont inégalement réparties, les pays de la rive sud ne sont dotés que de 13% du total. En dépit de ce déséquilibre, la ministre déléguée chargée de l'eau, Charafat Afailal, qui a présidé la délégation marocaine au somment de l’eau de Murcie, estime que les similitudes entre les pays méditerranée ne peuvent être que motif de coopération.

«Ces similitudes concernent essentiellement la gestion de la rareté de la ressource. Les pays de la rive sud peuvent bénéficier des techniques de leurs voisins du Nord comme le recours aux eaux non conventionnelles, la réutilisation des eaux usées et sur ce chapitre la région de Murcie dispose d’une importante expertise», a déclaré au «Matin» la ministre déléguée chargée de l’Eau, suite à ce sommet qui constitue une étape cruciale du processus préparatoire intercontinental pour le 7e Forum mondial de l’Eau qui aura lieu en avril 2015.

Un communiqué du département de l'Eau fait savoir que Mme Afailal s’est entretenue avec plusieurs hauts responsables espagnols, notamment ceux de la région de Murcie. Autre phénomène climatique, autre similitude entre les pays des deux rives méditerranéennes : «La régression est générale en raison de la faiblesse des précipitations. Nous souffrons des mêmes fléaux. L'effort doit porter sur la mise en place qu'une gouvernance équitable et une gestion durable», a-t-elle indiqué.

«Le Maroc perd 70 millions de m3»

«Des apports notables ont été générés, avec près de 920 millions de m3 durant la période allant du 20 au 25 novembre 2014. Ainsi, le taux de remplissage global des grands barrages est passé de 53.8% au 20 novembre 2014 à 58% le 25 novembre 2014, soit une réserve d’eau stockée d’environ 9 milliards de m3». Même s'il peut-être qualifié d'important cet apport ne doit pas cacher le phénomène de l'envasement que connaissent les barrages. À ce sujet, la ministre chargée de l'Eau nous a déclaré que le Maroc perdait 70 millions de m3 «Ce n'est pas un phénomène propre au Maroc. Tout le monde en souffre. La solution serait de résoudre ce problème, mais cela nécessite de lourds investissements qui se chiffrent en milliards de DH, ce sont des techniques très couteuses.

Des études ont montré que le traitement d'un mètre cube d'eau revient à 5 DH ce qui est plus cher que le dessalement d'eau de mer. Nous procédons cependant à des vidanges de l'eau chargée de boue et de vase comme nous le faisons actuellement suite aux dernières précipitations dans différents barrages du pays», a-t-elle précisé au «Matin». En amont, a poursuivi Mme Afailal, en collaboration avec les services des eaux et forêts, l'aménagement des bassins versants se réalise grâce aux opérations de reboisement. 

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