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Nécessité d’une approche globale pour lutter contre les menaces sécuritaires

La lutte contre les menaces sécuritaires dans le Sahel ne passe pas uniquement par une approche sécuritaire, mais nécessite surtout la mise en place d’une stratégie globale, basée sur le développement et la bonne gouvernance. Ce constat a été dressé par bon nombre de participants à une rencontre internationale organisée lundi à Rabat par l’Université Hassan premier, l’Association marocaine de l’intelligence économique, l’Institut international pour la paix et le Centre des stratégies pour la sécurité au Sahel Sahara.

le Royaume reste tourné vers l’Afrique dans une logique de construction basée sur des initiatives de développement socioéconomique.

16 Juin 2014 À 18:20

La situation sécuritaire au Sahel est préoccupante et nécessite l’adoption d’une approche globale basée non seulement sur des mesures sécuritaires, mais aussi sur le développement et la bonne gouvernance. Ce constat a été souligné par plusieurs participants à une rencontre internationale de deux jours qui s’est ouverte hier à Rabat autour du thème «La stabilité dans le Sahel et le Maghreb : rôle des jeunes, des femmes et des aînés».Le représentant de l’organisation internationale de la francophonie Georges Nakseu Nguefang a souligné que la lutte contre les menaces sécuritaires devait prendre en compte les conditions propices à la propagation du terrorisme et notamment les situations sociales, économiques et politiques pouvant être instrumentalisées par des organisations terroristes pour favoriser le recrutement de nouveaux membres.

L’ancien premier ministre algérien Ahmed Ghozali a abondé dans la même veine en précisant que sans développement, on ne peut pas atteindre les objectifs escomptés au niveau sécuritaire. Un avis largement partagé par le ministre délégué auprès du ministre de l’Industrie, du commerce, de l’investissement et de l’économie numérique chargé des Petites entreprises et de l’intégration du secteur informel. Mamoun Bouhdoud estime, en effet, que l’économie joue un rôle essentiel dans l’instauration de la paix et la stabilité. Selon le benjamin du gouvernement marocain, la création de la richesse et son partage de manière plus équitable entre le Nord et le Sud, mais également dans le cadre d’un nouveau partenariat Sud-Sud, sont l’une des clefs essentielles pour créer les conditions d’une vaste zone de stabilité dans le Sahel et dans le Maghreb. De l’avis de M. Bouhdoud, l’économie doit être intégrée comme vecteur de stabilité, et en particulier lorsqu’il s’agit de veiller au développement des zones et des régions qui présentent des défis géographiques, technologiques et sécuritaires très grands. Les enjeux sont grands, à l’image des carences enregistrées dans la région du Sahel. Pour relever les défis, le Maroc tend sa main aux pays africains. «Pour nous, Marocains, il s’agit de s’inscrire dans la vision tracée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui, à de nombreuses occasions, et encore récemment lors de ses deux tournées africaines, a réaffirmé la vocation du Royaume à agir comme catalyseur de la croissance dans la région», a relevé le ministre tout en rappelant l’initiative inédite du Maroc en matière de régularisation des immigrés en situation irrégulière.

Conscient que l'instauration de la paix ne se limite pas à une approche sécuritaire, le Royaume reste tourné vers l’Afrique dans une logique de construction basée sur des initiatives de développement socioéconomique. En outre, le Maroc a toujours été soucieux de la préservation de la paix et de la sécurité dans le continent noir. En témoigne son soutien aux mouvements de libération dans le continent ainsi que sa participation aux différents efforts de maintien de la paix en Afrique et à la préservation de la souveraineté et de l'intégrité territoriale des pays du continent. C’est ce qu’a tenu à rappeler Abdelmalek Alaoui, président exécutif du think tank AMIE center for policy. Le Maroc a certes peu de moyens, a-t-il relevé. Mais, «il est fortement engagé vis-à-vis de l’Afrique». Il a cité notamment le rôle joué par les entreprises marocaines installées dans les pays africains dans la promotion de l’emploi, car «elles misent sur les compétences locales». 

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