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La CTM met le cap sur Dakar et Nouakchott

La Compagnie de transport au Maroc a signé des partenariats au Sénégal et en Mauritanie et n’attend que les autorisations de ces deux pays pour commencer à desservir Nouakchott et Dakar. Sur le marché local, le transporteur historique compte ouvrir une nouvelle gare à Tanger, lancer de nouvelles lignes et rénover plusieurs agences.

Selon son PDG Ezzoubeir Errhaimini, la CTM table en 2014 sur un chiffre d'affaires additionnel de 15 millions de DH. Photo Saouri

22 Mars 2014 À 15:35

Les autocars de la Compagnie de transport au Maroc (CTM) vont bientôt rouler en Afrique. Marché visé : la Mauritanie et le Sénégal. Le groupe a signé des conventions de partenariat avec des opérateurs dans ces deux pays et n’attend donc que leurs autorisations pour commencer à desservir Nouakchott et Dakar. «Une fois le feu vert des gouvernements de ces deux pays obtenus, nous opérationnaliserons le plus tôt possible nos lignes vers ces destinations», promet Ezzoubeir Errhaimini, président directeur général de CTM, lors de la présentation des résultats annuels du transporteur le 20 mars à Casablanca. Au sein du groupe, l’on assure que le marché africain attise l’appétit du transporteur qui capitalise sur son expertise, notamment en Europe, où il réalise près de 6,8% de son chiffre d’affaires. L’opérateur ne pipe pas mot, toutefois, sur ses ambitions sur ce futur marché.

Cette année, l’entreprise affirme tabler sur une augmentation de son chiffre d’affaires de 15 millions de dirhams. Elle prévoit d’investir quelque 110 millions de dirhams entre rénovation des gares existantes, ouverture de nouvelles lignes et agences et renforcement de l'activité messagerie. D’ailleurs, comme nous l’indiquions dans une précédente édition, le groupe vient de mettre en service son nouveau centre de tri, situé à Sidi Bernoussi (Casablanca). Il annonce en outre l'ouverture, probablement au second semestre, de sa nouvelle gare à Tanger. D’autres seront rénovées et dotées de nouveaux services à l’instar de celle de Casablanca. «Nous comptons poursuivre la consolidation de nos efforts en mettant l’accent sur nos priorités stratégiques de développement, à même d’assurer une amélioration continue du rendement et un renforcement de notre leadership sur le marché national», note le jeune patron du groupe. Concrètement, le transporteur, qui arbore le slogan «CTM, le meilleur du voyage», compte investir davantage dans l’amélioration de la qualité de ses prestations. Objectif : grignoter des parts de marché au ferroviaire. «Avec l’amélioration continue de la qualité de nos services, nous entendons séduire de nouveaux clients, notamment ceux qui empruntent le rail pour leur voyage. Il s’agit aussi d’allécher ceux qui voyagent en voiture individuelle», confirme Errhaimini. Pour ce faire, le transporteur historique affirme s’appuyer sur son nouveau service, opérationnel depuis février dernier, CTM Premium. «Comme vous le savez, nous avons lancé deux lignes via autoroute, Casa-Agadir et Casa-Oujda et nous comptons lancer très prochainement une nouvelle ligne Casa-Fès. Ce service nous permettra de conforter notre position de leader sur le marché du transport haut de gamme», fait valoir le top management du groupe.

Service Premium

Rappelons que le service Premium est assuré par une flotte de 10 autocars avec des tarifs 30 à 40% supérieurs aux tarifs normaux. Ce projet aura englouti 30 millions de dirhams d’investissement, dont 25 millions pour la flotte. «Ce nouveau service s’inscrit dans la continuité de la démarche d’excellence et d’innovation que nous avons initiée depuis de nombreuses années pour anticiper les besoins des voyageurs et les tendances de notre marché. Par ailleurs, avec la hausse du prix du carburant prévue à l’avenir, suite à la décompensation des produits pétroliers, CTM Premium sera une alternative de voyage dans les meilleures conditions pour les voyageurs habitués à prendre leur voiture», soutient le PDG du groupe. L’indexation du gasoil. Voilà un sujet qui ne laisse pas indifférent l’opérateur, qui assure que le gasoil pèse aujourd’hui 35% de ses charges. «Naturellement, l’indexation du gasoil a eu un impact sur notre activité. Mais comme les tarifs de notre secteur sont réglementés, nous ne pouvons pas nous permettre de répercuter la hausse sur nos prix. La marge de manœuvre que nous avons, c’est d’augmenter certains de nos tarifs qui sont, d’ailleurs, en dessous du plafond fixé par la loi. Bien sûr, à condition de ne pas dépasser ce plafond», détaille le patron du groupe.

Errhaimini indique que la CTM est partie prenante des concertations menées actuellement entre les professionnels et le ministère délégué en charge du Transport et de la logistique pour l’élaboration d’un contrat programme portant libéralisation du secteur. La CTM affirme d’ailleurs défendre les mesures proposées par les transporteurs de marchandises à travers la Fédération de transport de la CGEM, notamment la formule gasoil professionnel qui consiste à restituer aux transporteurs une partie de la taxe intérieure de consommation sur le carburant (TIC) qu’ils acquittent et qui s’élève à 2,42 DH/litre et la révision du taux de la TVA sur le gasoil de 10 à 20% avec le maintien du principe de récupération en vigueur par les entreprises du transport routier. Errhaimini regrette, par ailleurs, l’annulation à la deuxième Chambre du fonds dédié au rachat des agréments des détenteurs non professionnels. «C’est une mesure que nous avions saluée lorsqu’elle avait été annoncée dans le Budget 2014, alors en projet. Malheureusement, elle n’a pas été votée par les conseillers. Nous espérons que le gouvernement la reconduira dans le projet de Budget 2015. Car, précise le PDG de la CTM, elle permettra de ne garder dans le secteur que les professionnels». 

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