26 Février 2014 À 15:44
Les manifestants ont incendié un poste de police de la ville de Métlaoui (centre) et ont affronté les policiers une partie de la nuit, selon un journaliste de l'AFP sur place. Aucun blessé n'a cependant été recensé, selon les autorités locales. Le calme n'est revenu qu'après l'envoi de renforts policiers depuis la capitale régionale de Gafsa. Des manifestants ont cependant bloqué l'une des principales routes menant à cette ville et la reliant avec le sud de la Tunisie, selon la même source. Les heurts ont éclaté après que les autorités ont commencé à annoncer les résultats d'un concours de recrutement d'une société publique travaillant dans le secteur de l'environnement. Les résultats de ce type de concours déclenchent régulièrement des violences entre candidats malheureux et policiers. Après des évènements similaires en janvier, les autorités ont été obligées de suspendre la publication des listes des personnes recrutées dans toute la région minière de Gafsa, mais qui reste l’une des plus pauvres en Tunisie. Cette dernière a depuis longtemps constitué le berceau de la contestation sous le Président en fuite, Zine El Abidine Ben Ali. Cette région aussi a été le théâtre, en 2008, d'une insurrection nourrie par la pauvreté et réprimée dans le sang par le régime déchu. La révolution tunisienne a été largement nourrie par la misère et le chômage. Déstabilisée par une crise politique et des conflits sociaux à répétition, l'économie de la Tunisie est cependant restée anémique si bien que le chômage touche toujours plus de 15% de la population active et plus de 30% des jeunes diplômés. Par ailleurs, des agents du ministère de l’Intérieur ont manifesté le 25 février, à Tunis devant le siège du ministère, revendiquant le règlement de leurs situations professionnelles en adéquation avec leurs diplômes.
Sur un autre front, les autorités tunisiennes déclarent avoir empêché plus de 8 000 jeunes tunisiens de rejoindre la Syrie où les combats font toujours rage. Le ministre de l’Intérieur, Lotfi Ben Jeddou, a précisé que le nombre de Tunisiens revenus du foyer de crise syrien a atteint les 400 et qu’une base de données les répertoriant a été mise en place, en vue de les suivre de près, croit savoir le portail électronique «leconomistemaghrebin». «Leur arrestation s’avère toutefois compliquée, selon les dires du ministre, en raison de l’absence d’un cadre juridique spécifique», conclut le site. À ce sujet, le ministre de l’Intérieur a également démenti les informations autour d’un différend qui l’aurait opposé à Ridha Sfar, le ministre chargé du volet sécuritaire. Samedi dernier, une roquette a explosé tout près du consulat tunisien à Benghazi, dans l'est de la Libye, provoquant de légers dégâts, mais sans faire de victimes. Le consulat de Tunisie est l'une des rares représentations diplomatiques encore ouvertes à Benghazi.