10 Juin 2014 À 15:55
L’Université Al Akhawayn à Ifrane a accueilli, les 9 et 10 juin, le premier Sommet international des villes intelligentes de l’Afrique du Nord. Rendez-vous d’échange et de réflexion sur les meilleures pratiques à adopter pour une meilleure qualité de vie en ville, à une époque où les innovations technologiques influent sur la gouvernance des villes, cet évènement a rassemblé plusieurs décideurs du secteur public et privé, ainsi que des experts et des chercheurs spécialisés dans le domaine des villes intelligentes. Ces intervenants et conférenciers venus des quatre coins du monde ont saisi cette occasion pour partager leurs expériences en matière de gestion des villes intelligentes, insistant sur la nécessité urgente de l’adoption dans les pays de l’Afrique du Nord d'un modèle de développement urbain nouveau et durable dans le contexte actuel marqué par une urbanisation accrue.
Pour Kenza Kbabra, directrice du Sommet international des villes intelligentes de l’Afrique du Nord, si le caractère récent de l'urbanisation se prête au débat, le phénomène est en train de prendre une envergure indéniable et sans précédent. «Les villes n'occupent que 2% de la surface planétaire, et pourtant elles abritent déjà 50% de sa population, un pourcentage qui risque de s'élever à 70% d'ici 2050. Cette croissance est encore plus prononcée en Afrique du Nord et en Asie occidentale. Tous ces facteurs ont des incidences pour le moins stupéfiantes. Les villes consomment 75% de la production d'énergie et sont responsables de 80% des émissions de carbone à l'échelle mondiale.
Au-delà de l'impact environnemental, la concentration massive des citoyens dans des poches urbaines rend encore plus difficile l'accès aux services de santé, à l'éducation, aux services d'assainissement, aux transports, à l'eau et à l'électricité. C'est là que la ville intelligente entre en jeu, en investissant dans des capitaux créatifs et sociaux et en incorporant les données numériques et les technologies», a-t-elle précisé.Selon elle, la ville intelligente soutient la compétitivité économique, gère efficacement ses ressources et ses infrastructures physiques et intègre les citoyens dans les problématiques de gouvernance. Elle promeut alors un développement urbain, durable et économique tout en garantissant une meilleure qualité de vie pour ses citoyens. «Durant la dernière décennie, les initiatives “intelligentes” ont aidé à réduire les taux de criminalité de 20%, à améliorer la consommation d'eau de 80% et à diminuer de moitié la consommation d'énergie», a-t-elle indiqué.
Ce sommet a été une opportunité pour initier une réflexion sur des idées innovantes et novatrices, réalisables en milieu urbain et qui pourront aider à moderniser le Maroc tout en servant d'exemple au reste de la région nord-africaine. L’inclusion numérique a été parmi les options étudiées pour développer une infrastructure sécurisée et robuste qui sied à tous les citoyens et qui assure un avenir durable dans les villes de l’Afrique du Nord. Marie-André Doran, directrice de l’Institut technologies de l’information et sociétés (ITIS) au Canada, a indiqué en ce sens que le numérique peut constituer une révolution pour les villes du Maroc, en les aidant à se développer d’une manière harmonieuse et en ayant un impact très positif sur les conditions de vie des citoyens. «Ce sommet des villes intelligentes permet au Maroc de montrer son leadership en matière de numérique et d’ouvrir la voie aux autres pays de l’Afrique du Nord», a-t-elle souligné.
Les autres thèmes qui ont été traités lors de cette rencontre concernent l'innovation et la croissance économique, l'urbanisme et la mobilité, la gestion des ressources et des infrastructures, l'éducation, ainsi que la bonne gouvernance.