20 Septembre 2015 À 15:29
Le choix s’est fait par une Commission de professionnels en la matière, notamment les réalisateurs Ahmed El Maâouni (président), Fatéma Boubakdy et Saâd Chraibi, les critiques de cinéma, Omar Benkhammar et Omar Aït El Mokhtar, puis le distributeur Ahmed Alaoui. «Je pense que la thématique du film a joué un rôle principal dans son choix, car elle touche au biculturalisme judéo-musulman. En même temps, le film fait appel à la mémoire, à travers le passé qu’a vécu Aïda au Maroc. C’est, aussi une histoire humanitaire très sensible. Donc, l’ensemble de ces critères a fait que ce film a été pris et pas un autre. Sur le plan professionnel, on peut dire que c’est un film sobre. Et cette sobriété a été compensée par l’intérêt de sa thématique», souligne le scénariste, réalisateur et producteur Saâd Chraibi.
En effet, ce film très touchant, racontant l’histoire d’une juive marocaine qui revient à son pays natal à la recherche d’un réconfort qu’elle ne trouve pas à Paris où elle exerçait en tant que professeur universitaire, met en exergue les liens qui ont, depuis des siècles, uni les communautés musulmane et juive marocaines.Son héroïne, Aïda, atteinte d’un cancer, décide son retour au Maroc pour y passer ses derniers jours dans sa cité d’Essaouira. Car ne pouvant plus supporter sa souffrance dans la ville des lumières.
Le réalisateur saisit, dans les séquences de son film, plutôt le courage et l’espoir qui vont en découler, afin de présenter une forme d’espoir dans le but d’une réconciliation avec les régals de la vie, malgré le degré de condamnation du personnage principal. «L’idée centrale étant de broder une histoire autour de ce personnage armé de beaucoup d’assurance, puis très attaché à la vie et à ses racines, avec un penchant naturel vers tout ce qui est beau. Ce qui lui permet de réaliser l’impossible. À travers ce mélodrame, je voulais mettre en exergue l’exemple parfait de cohabitation entre musulmans et juifs au Maroc. Pays de la tolérance, du respect et de la diversité. D’où le choix de la ville d’Essaouira, puisqu’on y trouve jusqu’à maintenant la plus forte communauté juive sauvegardant ses traditions ancestrales», explique le réalisateur Driss Mrini, dont l'immersion dans ce genre d’aventure lui a valu le respect de certaines normes cinématographiques, avec des faits liés les uns aux autres. Son choix d’une musique originale, ponctuant les séquences du film, a été un point fort dans son exploitation des valeurs internes qui matérialisent des traditions spirituelles musulmanes et juives. «Tout en me concentrant sur une certaine époque de l’histoire du Maroc, mon message est de véhiculer les bonnes influences qui permettent de cultiver l’espoir, l’amour et l’attachement à la patrie mère».
C’est à travers un voyage dans le temps et l’espace que les acteurs chevronnés comme Noufissa Benchehida dans le rôle de Aïda, Abdellatif Chaouqi (Youssef), Houda Rihani (Rita), Latifa Ahrare (Meryem), Driss Rokh (Amine), Mohamed Choubi (Alain), Amina Rachid (Lalla Chrifa) et bien d’autres ont campé leurs rôles respectifs avec maîtrise et professionnalisme. C’est ce que le large public marocain découvrira à la sortie du film dans les salles obscures, à partir du 23 septembre.