L'humain au centre de l'action future

«Ma peinture s’inscrit dans l’esprit de la parole peinte»

La plasticienne Nawal Sekkat peint avec passion. Il faut l'entendre parler de ses œuvres, de ses coups de cœur, de ses inspirations. En témoigne sa dernière série d’œuvres qu’elle vient d’exposer à la Galerie Bab Rouah de Rabat autour du thème «Une œuvre dérivée d’une autre».

Nawal Sekkat.

08 Juin 2015 À 17:24

Le Matin : «Une œuvre dérivée d’une autre», d’où vient le choix de ce thème pour votre exposition ?Nawal Sekkat : «Une œuvre dérivée d’une autre» veut dire que dans ma série d’œuvres, chaque tableau est intimement lié à l’autre. Et tous s’enrichissent mutuellement pour créer une complémentarité picturale esthétique et thématique. Toutes ces pièces font foi d'une leçon de peinture différente. Et c’est cette harmonie qui crée une façade particulière propre à ma vision artistique et une nouvelle entité en rapport avec ma démarche. En une phrase : un cheminement dans la création.

Lors de cette exposition, vous avez choisi de rendre hommage à sept femmes brillantes dans différents domaines. Est-ce que cela inscrit dans votre démarche ?Oui, absolument ! C’est même le cœur sensible de ma démarche. Lors de cette exposition, j’ai pensé à rendre hommage à ces femmes qui jouent la carte de l’excellence dans leurs domaines d’intervention avec ferveur et enthousiasme. Que ce soit Leila Faraoui, Nezha Sadik, Samira Maghdad, Nadia Essalmi, Najat Nerci, Majida Chahid ou Nabila Mounib, les femmes qui œuvrent, chacune selon ses convictions, ses moyens, ses rêves et ses contraintes à façonner le Maroc de demain. J’ai voulu par la même occasion créer une synergie entre les différentes disciplines autour de la culture, des arts plastiques à l’édition en passant par le livre, le journalisme, les champs associatif et politique. Cette exposition se veut donc un espace de rencontre et de dialogue… Oui, en effet. L’objectif est de pouvoir mettre les arts plastiques au croisement d’autres univers de la culture et de la vie quotidienne du citoyen marocain.Il s’agit aussi de partager l’espace Bab Rouah, la plus grande galerie du ministère de la Culture au profit d’autres disciplines. Ainsi, avec le concours du ministère de la Culture et sa division des Arts plastiques, j’ai organisé plusieurs évènements dans le cadre de cette exposition : rencontres, conférences-débats… il y aura d’autres projets qui sont en cours d’élaboration et qui s’inscrivent dans cette même démarche promotionnelle de la culture.

Vous êtes une artiste-peintre et sculpteure très engagée. Pourriez-vous nous parler de votre action ?J’ai toujours tenté de favoriser la culture et de mettre en avant les arts plastiques à l’échelle internationale. J’ai déjà participé à la création d’un important groupe d’artistes marocains en 2006. Il s’agit d’Ambre Maroc reliée à Ambre internationale. Et après un travail d’arrache-pied et de longue haleine, j’ai créé en 2014 l’espace d’art «Ambre Art Center» à Casablanca. Je suis également membre de l’Association marocaine des arts plastiques (Amap) et du Syndicat marocain des artistes-plasticiens professionnels (Smapp), et vice-présidente de l’association Inaach, Bassma Art Gallery.

Aujourd’hui, après tant d’années d’expérience où vous avez exposé vos tableaux dans divers horizons, quel regard portez-vous sur votre propre œuvre ?Ma peinture s’inscrit dans l’esprit de la parole peinte. Mes œuvres sont souvent trempées de poésie. Et de manière générale, je pense que l’œuvre est un moyen de transmettre l'invisible. De rendre visible, l'invisible. Il y a, pour moi, deux médiums : la poésie et la peinture. C'est-à-dire que ces deux médiums ne s'adressent pas directement aux sens, et encore moins à l'intellect. Ce sont les médiums de l'âme. Je ne pense pas qu'il y ait une démarche différente dans telle ou telle création. Le point nodal est la recherche d'équilibre de la subtilité. 

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