15 Juillet 2015 À 18:03
Promouvoir le dialogue entre les cultures par le biais des actions culturelles a, de tout temps, fait l’objet des prestations de la Fondation ONA, afin de tisser des liens de fraternité, puis s’ouvrir sur l’autre et découvrir son art. D’où le montage de cette exposition qui rassemble deux artistes-plasticiens issus des deux rives de la méditerranée, possédant chacun une démarche plastique propre à lui. Réaliser cette rencontre ne fait qu’enrichir l’univers des arts de tout un chacun et présenter au visiteur deux mondes de créativité où l’expérience et la recherche de chaque artiste sont fortement présentes. La recherche du professeur d’arts plastiques et formateur au Centre pédagogique régional à Casablanca, Amal Bachir, s’étend dans l’esthétique du collage qui interpelle tous les sens de l’artiste, car il doit réfléchir, couper, puis coller, agencer des partitions, des graphèmes, chiffres et lettres. Selon la critique Alicia Celerier, «le collage constitue la matrice et le style de création privilégié par Bachir. Mais, il a su transcender le caractère faussement ludique de la technique du collage en en faisant une écriture plastique à part entière.
Avec le temps, les formes s’épurent et s’allègent rendant le travail plastique lui-même léger et épuré. Graphes, signes et traces sont soigneusement articulés, ça et là, comme pour faire parler l’ineffable. La palette est elle-même réduite à l’essentiel, développant encore la finesse et la pertinence du travail de Bachir Amal». Le résultat des assemblages de l’artiste Amal capte le regard par la simplicité et la légèreté. Ajouter à cela son choix des matières et des techniques variées qui ne laissent personne indifférent au sens de l’esthétique sublimé chez lui. «La peinture de Bachir Amal peut être approchée à partir de la thématique de la marginalité comme symptôme d’un nouveau type de questionnements plastiques, esthétiques et théoriques dans une sorte de no man’s land entre l’écriture et l’image, la “scripturalité” et la figuration». Dans les travaux de ce natif de Oued Zem, on dénote une équivalence entre toutes les dimensions : haut et bas, côté gauche et côté droit. Les dimensions d’un tableau peuvent être interverties, ce qui permet aisément de varier l’accrochage sans que la différence soit sensible ni même l’esthétique affectée. Quant à Antonio San Martín, celui-ci offre dans sa peinture une magie chromatique et lumineuse, puisée dans sa cité Cadiz (Andalousie).
On y contemple avec plaisir les bleus marins et les gris des brumes matinales. De sa ville natale, Antonio incarne dans ses toiles, sa couleur, ses lumières, sa passion, sa force, à travers ses rouges, ses oranges et ses gammes de bordeaux. Sa formation à l’École des beaux-arts de Séville lui a permis de jouer avec ces tendances et de rénover. Sa créativité ne se limite pas à son environnement restreint, mais s’étend jusqu’à la rive sud du Détroit. Son initiation à la figuration à l’École des beaux-arts a constitué uniquement une étape de sa carrière avant de se lancer dans l’abstraction qui lui permet de voyager dans d’autres univers, mettant à sa disposition plusieurs techniques, notamment les huiles, acryliques, aquarelles, encres et collages, donnant à ses travaux une richesse picturale rénovatrice.