16 Mars 2015 À 16:36
Sonatrach, 63 milliards de dollars de chiffre d'affaires, est secouée depuis plusieurs mois par des scandales de corruption impliquant ses plus hauts dirigeants. Le procès a été renvoyé au mois prochain à la demande de la défense qui a exigé la présence de témoins qui ne se sont pas présentés à l'ouverture. Un ancien PDG du groupe, Mohamed Meziane, deux de ses enfants et huit ex-directeurs exécutifs de Sonatrach font partie des 19 accusés, dont sept en détention, cités à comparaître devant la cour criminelle d'Alger. Ils sont poursuivis pour association de malfaiteurs, détournement de deniers publics, blanchiment et corruption dans le cadre de marchés conclus «de gré à gré» avec des compagnies étrangères. Mohamed Meziane est soupçonné d'avoir accordé à Funkwerk Algérie des marchés de plus de 110 millions d'euros en contrepartie de cession d'actions à ses deux enfants, rapporte l'AFP. Funkwerk devait fournir à Sonatrach un système de télésurveillance de ses installations.
Le marché aurait également donné lieu à des commissions de 4 millions d'euros qui auraient servi à financer des cadeaux, dont un appartement à Paris à la famille de M. Meziane, souligne la même agence de presse. Mohamed Meziane est aussi soupçonné d'avoir favorisé la société italienne Saipem, filiale d'ENI, dans un contrat de 586 millions d'euros pour la réalisation d'un gazoduc entre l'Algérie et l'Italie. Saipem, dont le directeur pour l'Algérie avait pour conseiller un des fils de M. Meziane, avait ensuite sous-traité le marché à la société française Spiecapag qui était sa concurrente lors de la soumission. L'AFP croit savoir qu'un troisième dossier concerne la rénovation d'un immeuble de Sonatrach au centre d'Alger. D'un montant de plus de 64 millions d'euros, il aurait été confié de manière illégale à une autre entreprise étrangère.