24 Mai 2015 À 13:51
En 2015, les perspectives de croissance sont très mitigées pour toute l'Amérique latine. Selon une nouvelle étude d’Euler Hermes, spécialiste mondial en assurance-crédit, les sources d’inquiétudes restent aujourd’hui importantes : baisse des prix du pétrole, perspectives de hausse des taux aux États-Unis et stagflation dans plusieurs pays. Pourtant, la région reste attractive dans certaines économies en croissance comme la Colombie, le Mexique et l’Uruguay.
Selon cette étude, la chute des cours des matières premières et le ralentissement en Chine affecteront les exportations régionales, tandis que la hausse attendue des taux de la Fed (la Banque centrale des États-Unis) générera des pressions à la baisse et une volatilité accrue des monnaies latino-américaines. «Les banques centrales de la région sont face à un dilemme : si la dépréciation des monnaies appelle un relèvement des taux, le ralentissement économique nécessiterait une politique monétaire plus accommodante. Le tableau est d'autant plus complexe que des pressions inflationnistes se renforcent, notamment au Brésil, en Argentine et au Venezuela», estiment les analystes d’Eulers Hermes. Dans ce contexte, ajoutent-ils, les tensions sociales sont à surveiller, surtout dans les pays à fort interventionnisme public, tout comme le risque de défaillances.
«En Amérique latine, les défaillances d’entreprise s’accroîtront encore, notamment au Brésil : notre indice régional prévoit une hausse de +9% en 2015 - contre +2% en 2014 - puis de +5% en 2016, un niveau record depuis 2005», souligne Daniela Ordonez, économiste spécialiste de la région chez Euler Hermes. «Par contre, des pays comme la Colombie, le Mexique et l’Uruguay tirent leur épingle du jeu et seront des routes de l’export à privilégier en 2015 : ils combinent à la fois une croissance réelle des importations supérieure à la moyenne et un niveau de risque pays relativement faible», poursuit-il. Pour le Brésil, le géant de la zone, le PIB devrait se contracter de 0,7%, selon l’étude, tandis que les faillites, en hausse de +4% à fin avril, devraient bondir de +11% sur l’ensemble de l’année (après +3% en 2014). «Ces perspectives, doublées des tensions politiques et sociales, ont entraîné une dégradation de la note de risque pays à moyen terme du Brésil», résume le spécialiste en assurance-crédit.