05 Mai 2015 À 17:35
C’est une grande perte pour la musique marocaine ! Le compositeur Amr Tantaoui, une figure clé dans l’histoire de la musique marocaine moderne, n’est plus. Cette légende a rendu l’âme vendredi à Rabat à l’âge de 86 ans des suites d’un combat sans merci contre la maladie. Ce virtuose luthiste, un des fondateurs de l’Orchestre national de la radio et de la télévision, nous a quittés, mais son œuvre restera dans les annales. Aujourd’hui encore, il est impossible de parler de l’histoire de la musique marocaine sans citer le nom de Amr Tantaoui. Son parcours aussi long que brillant permet de constater que ce pionnier de la musique marocaine moderne a largement contribué à asseoir et à développer l’art musical au Royaume. Il a donné naissance à une génération de compositeurs, de musiciens et de chanteurs qui sont considérés aujourd’hui comme des titans de ce registre. De l’avis des musicologues contemporains les plus connus du Maroc et du monde arabe, Amr Tantaoui est un grand maître. Il est l’auteur de l’essentiel du répertoire de la chanson marocaine moderne. Cet artiste accompli est à lui seul une école et surtout un patrimoine à découvrir et redécouvrir. Il est l'un des pionniers à avoir posé les jalons de la musique marocaine moderne, aux côtés notamment des feus Ahmed El Bidaoui, Abdenbi Jirari, Abdelkader Rachdi, Abdeslam Amer et Saleh Cherki.
Né en 1929 à Berrechid dans une famille conservatrice, le défunt artiste rejoint dix ans plus tard l'orphelinat casablancais où il entame son apprentissage artistique des mains du feu Ahmed Zniber, qui l'a initié aux secrets des instruments. En 1942, il rejoint l'Orchestre régional de la radio de Casablanca. Et puis en 1953, ce fut l'appel de Paris où il a rejoint les feus artistes Mohamed Fouiteh et Warda al-Jazairia, avant de faire un passage par l'Opéra d'Alger. En 1954, il revient à Casablanca à l'Orchestre régional de la radio, avant de rejoindre en 1959 l'Orchestre national de la radio et télévision, dont il sera le chef de 1988 à 1991, en succession de feu Abdelkader Rachdi.