10 Mars 2015 À 18:18
La Fondation Farid Belkahia vient de voir le jour à Marrakech dans la perspective de perpétuer l’œuvre grandiose et d’une valeur inestimable de cet artiste, à la fois peintre et sculpteur, qui a tiré sa révérence le 25 septembre dernier.La mise en place de cette structure culturelle a été dictée par le souci de faire rayonner la riche et foisonnante œuvre de feu Farid Belkahia et de promouvoir la création artistique.
«La nécessité de créer une fondation pour le rayonnement de l’œuvre de Farid Belkahia, outre le fait qu’elle était le souhait du défunt, est dictée par l’ampleur même de cette œuvre qui, entamée officiellement en 1953, s’est poursuivie sans interruption jusqu’en 2014», tiennent à préciser les membres fondateurs de cette institution.Ce nouveau-né, qui porte son nom, rend un hommage appuyé à ce pionnier de l’art contemporain et moderne au Maroc qui, tout au long de son parcours fascinant, a su marier tradition et modernité et faire de ces deux concepts son axe de pensée. Le défunt avait aussi révolutionné l’art contemporain arabe et islamique et s’était imposé comme artiste international, reconnu par de nombreux collectionneurs et musées dans les quatre coins du monde. Fermement engagée à respecter l’esprit du doyen de l’art moderne marocain, la Fondation, dont la présentation est prévue le 28 courant, œuvrera à promouvoir davantage son œuvre en axant son travail sur la visibilité des œuvres créées à différentes périodes ainsi que sur la recherche autour de son œuvre.
Dans ce contexte, la nouvelle structure prévoit l’octroi de bourses à des étudiants et à des chercheurs et l’instauration du Prix Farid Belkahia d’excellence destiné à encourager de jeunes artistes et artisans, par fidélité à l’intérêt que portait le défunt pour les arts traditionnels. Né en 1934 à Marrakech, feu Belkahia s'initiait à l'art grâce à son père qui fréquentait les milieux artistiques étrangers et se liait aux peintres Antoine, Olek, Jeannine Teslar et Nicolas de Staël. En 1959, il partira à Paris poursuivre ses études à l'École des beaux-arts puis à l'Académie de théâtre à Prague. De retour au Maroc, il était nommé directeur de l'École des beaux-arts de Casablanca où il avait réussi à rénover le concept de l'art et de son enseignement en s'entourant, de 1962 à 1974, d'une équipe de pionniers, dont les peintres Melehi, Chebaa, Azema, Hamidi, Hafid et des historiens de l'art comme Toni Maraini et Bert Flint. Passionné des voyages, le défunt avait sillonné les quatre coins du monde et réussi à marquer profondément de son empreinte la scène artistique nationale et internationale.