02 Juin 2015 À 19:49
Des centaines de protestataires burundais ont tenté de reprendre le pavé dans les habituels quartiers de la capitale, où les policiers se sont déployés. À Cibitoke (Nord), des dizaines de jeunes faisaient face à la police qui tirait en l'air et lançait des grenades lacrymogènes. Même scénario à Musaga (Sud). Les opposants au Chef de l'État sortant, qui brigue un troisième mandat à la présidentielle du 26 juin, jugent cette candidature anticonstitutionnelle et contraire aux Accords de paix d'Arusha, qui avaient mis fin à la guerre civile (1993-2006).
Les partisans du pouvoir estiment cette démarche parfaitement légale, M. Nkurunziza n'ayant pas été élu pour accéder au pouvoir en 2005, mais désigné par le Parlement. Dans le bras de fer engagé par les manifestants avec le pouvoir, qui vise clairement à mettre à genoux l'administration Nkurunziza, le pays tourne au ralenti. L'économie, déjà chancelante, montre de très sérieux signes d'essoufflement, dans un pays considéré comme l'un des plus pauvres de la planète. Des élections législatives et communales, déjà repoussées de 10 jours, sont théoriquement prévues vendredi prochain, suivies du scrutin présidentiel le 26 juin, puis des sénatoriales le 17 juillet. À l'exception du seul camp présidentiel, tous les acteurs de la crise et partenaires internationaux du Burundi ont jugé leur tenue aux dates prévues impossible et exigé leur report.