16 Octobre 2015 À 16:46
La Société marocaine de rhumatologie (SMR) organise du 12 octobre au 12 novembre une campagne de sensibilisation et d’information sur les maladies rhumatismales. Cette campagne s’est fixée comme objectif d’aider les citoyens à reconnaître de manière précoce les maladies rhumatismales les plus fréquentes, pour stopper la douleur, retarder les complications et éviter les déformations et le handicap. Ce sera également l’occasion pour informer le grand public sur les dernières actualités thérapeutiques et les nouvelles techniques acquises par la rhumatologie marocaine, notamment les médicaments biologiques qui ont révolutionné la prise en charge des maladies rhumatismales inflammatoires chroniques, les techniques thérapeutiques d’injection guidée sous échographie et la place de la nouvelle technique d’injection de plasma riche en plaquettes, qui permet de stimuler la régénération tissulaire des articulations, technique qui a fait ses preuves dans la pathologie du sport.
Parmi les pathologies les plus fréquentes qui sont mises en avant lors de cette campagne, la cervicalgie rhumatismale qui se manifeste par une douleur du cou qui peut s’accompagner de torticolis. «Cette maladie peut être très intense et faire souffrir le jour, mais aussi la nuit, et peut s’accompagner de maux de tête, de fatigue et de vertiges. Elle est le plus souvent due à une arthrose cervicale ou une hernie discale. Elle peut irradier le long du membre supérieur avec ou sans fourmillements», explique Salaheddine Maaroufi, rhumatologue à Casablanca et membre de la SMR qui insiste sur une autre pathologie rhumatismale très mal connue au Maroc, la polyarthrite rhumatoïde (PR). «Elle est très handicapante à brève échéance, elle impacte négativement la qualité de vie et peut même augmenter le risque de mortalité. Elle compte parmi les pathologies qui ont connu d’importants progrès, en termes de prise en charge, au cours de ces dernières années. Les objectifs du traitement visent à obtenir la rémission, à prévenir la progression et à améliorer la qualité de vie des patients. Le principal obstacle reste l’accès aux traitements, car les coûts sont élevés».
De son côté, Houda Kadiri, rhumatologue à Casablanca et également membre de la SMR, a choisi de parler de la goutte qui est due à une surcharge de l’organisme en acide urique dépassant 70 mg/l. «La goutte survient, le plus souvent, sans cause apparente sur un terrain génétiquement prédisposé touchant l’homme dans 95% des cas. Parfois, elle est secondaire à des maladies rénales ou hématologiques ou à l’ingestion prolongée de certains médicaments. La suralimentation peut aussi déclencher ou révéler la maladie», indique-t-elle. En outre, Dr Kadiri a mis l’accent sur l’ostéoporose qui est une maladie fréquente et fragilisante de l’os. «Elle peut être responsable de fractures, mais diagnostiquée à temps, sa prise en charge est aisée. Au Maroc, presque une femme sur deux va avoir au moins une fracture vertébrale au cours de sa vie. Une réalité alarmante qui propulse cette maladie au rang des problématiques essentielles de santé publique», souligne Houda Kadiri qui rappelle que des dossiers très détaillés sur les maladies rhumatismales les plus fréquentes sont disponibles sur le site www.smr.ma, sur la page Facebook de la Société marocaine de rhumatologie ainsi que sur le site www.sante21.ma.