L'humain au centre de l'action future

«Birdman» grand vainqueur de la soirée des Oscars

La comédie noire «Birdman», d'Alejandro Inarritu, a décroché l'Oscar du meilleur film dimanche. Le compositeur français Alexandre Desplat - déjà nommé huit fois - a été primé pour la musique de «The Grand Budapest Hotel», ainsi qu'une autre «Frenchie», Mathilde Bonnefoy, colauréate de l'Oscar du meilleur documentaire, pour le montage de «Citizenfour».

«Birdman», produit, écrit et réalisé par le Mexicain Alejandro Inarritu, partait favori avec neuf nominations.

23 Février 2015 À 17:00

«Birdman» interprété par Michael Keaton, Edward Norton, Naomi Watts et Emma Stone, entre autres, raconte l'histoire d'un ex-acteur de films de superhéros qui tente de renouer avec la gloire au théâtre. Le film faisait notamment face à «Boyhood», «Selma», «Une merveilleuse histoire du temps» et «American Sniper». «Birdman», produit, écrit et réalisé par le Mexicain Alejandro Inarritu, partait favori avec neuf nominations. Il en a remporté quatre dont celles du meilleur scénario, du meilleur réalisateur et du meilleur directeur de la photographie.Autres gagnants de la soirée, la comédie loufoque et surannée «The Grand Budapest Hotel», de Wes Anderson, a décroché 4 statuettes et le thriller musical «Whiplash», de Damien Chazelle, trois prix.

«Un scénario qui démarrait avec un homme d'âge moyen assis en tailleur, ça ne menait nulle part, et pourtant nous sommes là», a ironisé le réalisateur mexicain. C'est la rousse Julianne Moore qui a été sacrée meilleure actrice pour son interprétation fine d'une malade d'Alzheimer dans «Still Alice». Le Britannique Eddie Redmayne a, lui, été primé pour son interprétation puissante du cosmologue Stephen Hawking dans «Une merveilleuse histoire du temps». Il a rendu hommage au courage de ceux qui souffrent de la maladie de Charcot, comme le génial scientifique britannique.

Les larmes de David Oyelowo

La chanson principale du film «Selma», «Glory», a remporté l'Oscar de la meilleure chanson, saluée par deux fois par une ovation debout, et faisant couler les larmes de David Oyelowo, bouleversé. Common, qui l'interprète avec John Legend, a déclaré que «l'esprit» du pont de Selma, l'une des étapes marquantes de la lutte pour les droits des noirs américains, «transcende les races, les orientations sexuelles». «Il y a plus d'hommes noirs en prison ici maintenant que d'esclaves en 1850», a renchéri John Legend. Autre instant fort de la soirée, «Citizenfour», film coup de poing sur le lanceur d'alerte Edward Snowden, qui a révélé le programme de surveillance massif du gouvernement américain, a remporté l'Oscar du meilleur documentaire.

Edward Snowden «a révélé les menaces qui pèsent non seulement sur notre vie privée, mais sur notre démocratie», a déclaré sa réalisatrice Laura Poitras, accompagnée par le journaliste Glenn Greenwald, à qui Snowden avait également fait ses révélations. Patricia Arquette, qui a reçu l'Oscar du meilleur second rôle pour son interprétation de mère courage dans «Boyhood», n'a pas été en reste. Elle a salué «toutes les femmes qui ont porté un enfant», et appelé à «l'égalité de droits et salaires» pour les Américaines. C'est J.K. Simmons, qui avait reçu le premier prix de la cérémonie -meilleur second rôle - pour son incarnation haletante d'un professeur de musique tyrannique dans «Whiplash», des mains de la comédienne Lupita Nyong'o, en fourreau blanc aux 6.000 perles. 

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