Un projet inauguré le 21 mars à Sidi Ifni

«C'est un projet de récolte de brouillard, une technique très ancienne qui a fait ses preuves en Amérique latine et particulièrement au Chili (Camanchaca) et que nous avons essayé de dupliquer dans la région de Sidi Ifni connue pour son climat semi-aride exacerbé par la parcimonie des précipitations», a expliqué, vendredi dernier à Agadir, Aissa Derhem, président de l'association Dar Si Hmad, porteuse de ce projet, rapporte la MAP. Selon le portail électronique de l'association, l’Université de la Laguna aux Iles Canaries et la Fondation Derhem, qui a passé le flambeau à Dar Si Hmad, ont lancé un projet d’évaluation du potentiel hydrique du brouillard en juin 2006 dans la région de Tnine Amellou, province de Sidi Ifni. Quatre années plus tard, les résultats se sont révélés promoteurs. Jusqu'à 10 litres au m² par jour ont été récoltés, deuxième meilleur résultat mondial après Oman.

Dix litres d'eau recueillis par jour

Ce projet est situé dans les montagnes de Boutmezguida où sont construits, à 1.225 m d'altitude avec une orientation nord-ouest, des filets en polypropylène qui servent à piéger l'eau contenue dans le brouillard. Selon la fondation, 80 ménages (400 personnes) bénéficieront de cette eau providentielle qui permettra d'abreuver un cheptel de 400 têtes. Le projet est composé de 600 m² de filets capteurs (20 unités de 30 m²), deux citernes de stockage d'une capacité totale de 500 m3, d'un puits de forage, 9.000 m de canalisation, 20 branchements domiciliaires, quatre réservoirs et autant de stations de reprise, un système de filtration et stérilisateur et d'un observatoire du brouillard, le premier au monde. Jamila Bargach, directrice de Dar Si Hmad, a été sélectionnée par la School for Advanced Research (Santa Fe, Nouveau-Mexique, USA) pour engager une réflexion sur l'utilisation des anciens modèles d’aqueducs de distribution d’eau répandus dans la région avec ce nouveau procédé de collecte de brouillard. La région des Aït Baamrane est semi-aride à aride. La carence d’eau est un problème qui touche le quotidien des villages situés dans les montagnes de l’Anti-Atlas et surtout la vie des femmes et des jeunes filles à qui revient la tâche de chercher l’eau des puits.