03 Avril 2015 À 18:50
La thématique du salafisme a été débattue sous ses différents aspects lors d'une conférence organisée, jeudi à Rabat, à l'initiative du Conseil supérieur des oulémas. S'exprimant lors de la première séance de cette conférence axée sur «Le salafisme, la définition du concept et la compréhension du contenu», le président du Conseil local des oulémas d'Oujda et membre du Conseil supérieur des oulémas, Mustapha Ben Hamza, a souligné que l'appartenance au salafisme était une réalité partagée et reconnue par l'ensemble des personnes qui se réclament de «Ahl Sounaa et Al Jamaa».
Présentant un exposé sur «le salafisme de la Oumma, le salafisme de la catégorie et le modèle marocain», M. Ben Hamza a relevé que le modèle marocain du salafisme n'a jamais changé depuis que le Maroc a tranché et pris sa position définitive vis-à-vis de plusieurs doctrines qui ont vu le jour dans le pays, dont celles des khaourejs, des chiites et des mutazilites, notant que les Marocains ont, depuis, adopté, après un grand labeur scientifique, le rite sunnite, achaarite et malikite.
Le salafisme au Maroc, a-t-il poursuivi, a émergé dans le but, d'une part, de faire face à toute forme d'innovation hérétique (Ibtidaa) et d'excès et, d'autre part, pour ramener la société aux préceptes authentiques du Coran et de la Sunna, tout en œuvrant pour libérer le pays du joug du colonialisme, ajoutant que le salafisme au Maroc s'est distingué par son aspect scientifique, pratique et engagé au service de l'unité et de la cohésion sociétale.De son côté, le président du Conseil des oulémas de Tétouan, Idriss Khlifa, qui a présenté un exposé sur «La doctrine des prédécesseurs (salaf) et le salafisme de certains successeurs», a indiqué que le concept du salaf renvoie aux compagnons du Prophète et à ceux qui suivent la tradition prophétique et s'éloignent de toute innovation dans la religion. Il a relevé que le Maroc a accordé, de tout temps, une importance particulière au champ religieux, qui a focalisé l'intérêt des Souverains marocains dans le but de lui assurer une meilleure orientation et de préserver son authenticité au service des intérêts suprêmes de la patrie et de sa sécurité spirituelle.
Pour ce faire, le Maroc, a-t-il fait observer, a pris une série de mesures consistant à créer des conseils locaux des oulémas et d'un Conseil supérieur des oulémas sous la supervision de S.M. le Roi Mohammed VI, Amir Al Mouminine, l'objectif étant d'associer les oulémas à l'examen de la chose religieuse, tout en les réunissant dans le cadre des causeries hassanies autour de différentes questions.Cette rencontre, organisée par le Conseil supérieur des oulémas, avec la Haute Approbation de S.M. le Roi Mohammed VI, Amir Al-Mouminine, Président du Conseil, débattra dans le cadre d'une deuxième séance d'autres sujets ayant trait notamment au «salafisme et doctrine», «salafisme entre le texte et les objectifs», «les tendances salafistes contemporaines : origines et pratique», «l'école salafiste marocaine : spécificités du passé et du présent», «salafisme moderne et problématiques du soufisme» et «le salafisme et les questions de sécurité et de stabilité».
La rencontre connaît la participation d'une élite d'oulémas des différentes provinces et régions du Royaume, ainsi que des présidents et membres des conseils locaux d'oulémas et des chercheurs spécialisés dans la chose religieuse.