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Dépôt de bilan pour le voyagiste Fram

Fin de la saga familiale Fram. Un comité d'entreprise extraordinaire a été convoqué hier avec un dépôt de bilan à la clé. À présent, la voie est libre pour la reprise du voyagiste par le français Karaval-Promovacances.

Le dépôt de bilan devrait faciliter la reprise de Fram par le français Karaval-Promovacances, seul candidat encore en lice. Ph. AFP

29 Octobre 2015 À 17:50

Fram a convoqué hier un comité d’entreprise extraordinaire (CEE) avec un dépôt de bilan à la clé. Une procédure qui devrait faciliter la reprise du voyagiste par le français Karaval-Promovacances, seul candidat encore en lice. «Depuis une semaine et le retrait de l'offre du conglomérat chinois HNA, associé à un partenaire minoritaire français, cette procédure semblait inéluctable», indique l’AFP. L'offre du groupe Karavel-Promovacances posait comme préalable le dépôt de bilan. La situation financière de ce voyagiste, toujours un des plus importants de France en nombre de clients (environ 300.000 par an), était intenable.

À l'origine : le Printemps arabe qui a entraîné une désaffection du Maghreb où il était fortement implanté, l'essor des vols low-cost et la montée en puissance d'internet. «Mais il y a aussi le combat fratricide des deux actionnaires majoritaires, chacun détenant près de 40% du capital, Georges Colson et sa demi-sœur Marie-Christine Chaubet, conjugué à une valse de dirigeants», rappelle l’agence de presse. Avec ce dépôt de bilan, c'est la fin d'une saga familiale. «La priorité de la direction reste la poursuite des activités du groupe ainsi que sa pérennité en l'adossant à un nouvel actionnaire», avait indiqué lundi la direction de Fram lors de l'annonce de la tenue de ce CEE. Le repreneur potentiel n'a pour l'instant rien dévoilé sur son projet de reprise de Fram, qui reste fort d'une cinquantaine d'agences en propre et d'une très forte notoriété. Mais, selon plusieurs sources, le groupe français serait prêt à investir jusqu'à 50 millions d'euros pour racheter le voyagiste, ce qui lui permettrait de doubler de volume.

Pour la petite histoire, Fram, de son acronyme de «Fer Route Air Mer», est née après-guerre en 1949, créée par Philippe Polderman. Cette marque emblématique, qui a participé à la démocratisation des vacances au soleil, a commencé, avec quatre salariés, par acheter des autocars pour relier Toulouse à Barcelone alors que les Baléares étaient en train de devenir une destination phare. Fram a poursuivi son développement avec une série d'acquisitions d'hôtels au Maroc, en Tunisie, ou encore en Espagne et le lancement en 1984 du label Framissima, sa populaire chaîne d'hôtels-clubs. Toutefois, en 2013 et 2014, miné par les pertes, le voyagiste cède à tout va une partie de ses actifs, dont ses hôtels au Maghreb et en Espagne. Insuffisant pour se remettre d'aplomb : le groupe a reçu le coup de grâce cette année avec les deux attentats meurtriers en Tunisie en mars et juin, creusant davantage une trésorerie devenue insuffisante pour la poursuite de son activité. 

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