12 Janvier 2015 À 20:28
Combattre la pauvreté à travers l’inclusion financière est aujourd’hui au cœur des programmes de développement humain dans beaucoup de pays. Cette démarche devient de plus en plus enracinée, compte tenu de ses impacts positifs sur la situation des populations défavorisées. Il s’agit, en fait, d’une approche innovante permettant de lutter contre la pauvreté de manière durable tout en préservant la dignité de la population démunie.Les instances publiques et privées œuvrant dans le domaine du développement humain misent en effet de plus en plus sur l’inclusion financière et économique pour assurer l’émancipation de certaines catégories vulnérable et garantir la résorption des déséquilibres sociaux. L’exemple concret est celui de l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH), lancée par le Souverain en 2005. Celle-ci est devenue une expérience pionnière, compte tenu de sa philosophie et de sa méthodologie de travail qui placent l’élément humain au cœur de ses actions.
Arab Gulf Development Program (AGFUND) est une autre initiative arabe qui tire son essence et son élan de cette même philosophie. Depuis sa création en 1980, par le Prince saoudien Talal Bin Abdul Aziz Al Saud, l’AGFUND s’est focalisé sur le microfinancement comme moyen de lutte contre la pauvreté. D’ailleurs, la Banque des pauvres, œuvre de l’AGFUND, vise à aider les personnes démunies, via des microcrédits, à devenir des acteurs du cycle économique.
Actuellement, plusieurs structures de ce genre sont lancées dans plusieurs pays arabes comme la Jordanie et le Yémen. L’expérience sera également élargie à d’autres pays, comme la Mauritanie et le Maroc. La vision stratégique de l’INDH et celle de l’AGFUND repose, ainsi, sur l’approche de l’inclusion financière et économique comme alternative à la pauvreté. Il s’agit d’impliquer les bénéficiaires dans le cycle économique à travers le renforcement de leurs capacités et de l’amélioration de leur pouvoir d’achat. Pour aller plus loin dans cette démarche, l’INDH en partenariat avec l’AGFUND ont approfondi le débat autour de cette thématique d’actualité. L’idée est d’échanger les expériences et les bonnes pratiques entre les deux institutions (INDH et AGFUND), d’autant que la finalité des actions est la même, à savoir la lutte contre la pauvreté. Dans ce sens, Cherki Draïss, ministre délégué auprès du ministre de l’Intérieur, a mis en exergue la convergence des deux modèles qui visent la lutte contre la pauvreté et le renforcement de la cohésion sociale. Il a souligné la disposition du Maroc à faire profiter les pays intéressés de son expertise dans le domaine du développement humain. Aussi, le responsable gouvernemental estime judicieux pour le Maroc de s’ouvrir aux autres expériences de développement humain afin d’enrichir la sienne.
De son côté, Nasser Al Qahtani, directeur exécutif de l’AGFUND, s’est fortement félicité de la tenue de cette rencontre qui permettra aux responsables de l’AGFUND et de l’INDH d’échanger et de partager leurs expériences autour de l’inclusion financière des pauvres. Ainsi, il a émis le souhait que ces expériences puissent couvrir le monde arabe et bien au-delà. Il va sans dire que de nos jours la lutte contre la pauvreté nécessite des mécanismes innovants vu que le chômage ne cesse de prendre de l’ampleur. Dans ce sens, Larry Red, expert international en la matière, a expliqué que le défi auquel les pays devraient face consiste à concevoir un système bancaire qui réponde aux besoins spécifiques des couches défavorisées. Pour ce faire, ce responsable a mis l’accent sur la nécessité de mesurer le degré de pauvreté des clients afin de répondre de manière appropriée à leurs besoins et attentes. L’encouragement de l’épargne se révèle un mécanisme efficient contre la pauvreté. Ainsi, les banques sont appelées à mettre en place des facilités pour encourager les clients à épargner. Car «l’épargne est le début de la création des actifs pour échapper à la pauvreté», a dit Larry Red en précisant que l’accès aux soins de la santé et la promotion de l’entrepreneuriat sont également recommandés pour sortir de l’ornière de la pauvreté.