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El Niño et le réchauffement climatique menacent les Galapagos

22 Juillet 2015 À 16:21

Vents faibles et températures en hausse, le phénomène climatique El Niño est de retour en Amérique du Sud, alimenté, craignent les scientifiques, par le réchauffement climatique et menace pour la biodiversité mondialement reconnue de l'archipel des Galapagos, dans l'océan Pacifique. Mètre ruban et balance en mains, Eduardo Espinoza, directeur des études marines du Parc national des Galapagos (PNG), s'applique à mesurer et peser les iguanes marins de l'île de Santa Cruz, dans le but d'identifier les conséquences que pourrait avoir El Niño sur cette espèce.

Les iguanes marins, reptiles datant de l'ère préhistorique, «ne s'alimentent que d'algues et quand ils sont petits, ils ne plongent pas, ils se nourrissent sur les champs d'algues» près de la plage. «Avec El Niño, ces algues peuvent diminuer et beaucoup d'entre eux commencent à mourir», explique M. Espinoza à l'AFP. El Niño est un phénomène irrégulier, provoquant des hausses de températures dans le Pacifique, de fortes pluies dans certaines zones, des sécheresses ailleurs, et des vents faibles. Mais des scientifiques soupçonnent le réchauffement climatique d'augmenter la fréquence de ce phénomène potentiellement destructeur.La vie marine des Galapagos, archipel isolé à 1.000 km des côtes de l'Équateur qui a inspiré la Théorie de l'évolution de Darwin, se trouve particulièrement menacée.

Entre 1997 et 1998, El Niño a déjà frappé les Galapagos, inscrits au Patrimoine naturel de l'humanité par l'Unesco, laissant des marques indélébiles : blanchiment d'un récif de corail et réduction dramatique des populations de pingouins, de cormorans, de lions de mer et d'iguanes.

À cette époque, les iguanes avaient perdu du poids et s'étaient réduits de plusieurs centimètres, selon Judith Denkinger, alors biologiste à l'Institut des sciences de la mer de l'Université privée San Francisco de Quito.

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