07 Décembre 2015 À 18:22
Le conglomérat américain General Electric (GE) a renoncé lundi à céder sa branche spécialisée dans l’électroménager à son concurrent Electrolux. «Une transaction à laquelle s'opposaient les autorités américaines de la concurrence», rapporte l’Agence France presse (AFP). Cette acquisition était prévue pour un montant de 3,3 milliards de dollars. Annoncée en septembre 2014, elle semblait mal partie depuis qu'en juillet le département de la Justice avait annoncé qu'il était défavorable. Pour défendre son dossier, Electrolux comptait démontrer, dans un procès qui s'est ouvert début novembre à Washington, qu'elle ne nuirait pas à la concurrence. «L'annonce de GE a donc pris de cours tous ceux qui attendaient un verdict prévu pour ce mois-ci ou le suivant», souligne l’AFP. Dans son communiqué, GE n'a pas expliqué pourquoi il jetait l'éponge avant même une décision du tribunal. Pour sa part, le département de la Justice s'est félicité de cette issue, soulignant qu'il avait toutes les chances de l'emporter. «Cette transaction était mauvaise pour les millions de consommateurs qui achètent des appareils de cuisine chaque année. Electrolux et General Electric ne pouvaient pas l'emporter sur cette réalité», a commenté dans un communiqué le magistrat David Gelfand, en charge de cette affaire.
GE a droit à une indemnité de rupture de 175 millions de dollars de la part d'Electrolux. Ce dernier est donc perdant sur tous les tableaux, puisqu'en plus de ne pas réaliser son ambition de contrôler 40% du marché américain des «produits blancs», c'est lui qui va devoir payer l'autre partie. La transaction devait permettre à Electrolux de passer d'un chiffre d'affaires annuel de 17 à 22,5 milliards de dollars. Au lieu de cela, le groupe aura dépensé en vain quelque 86 millions d'euros cette année pour préparer cette transaction, sans compter l'énergie investie. «Electrolux a fait des efforts considérables pour obtenir les approbations réglementaires et regrette que GE ait résilié le contrat alors que la procédure judiciaire est toujours en suspens», a annoncé Keith McLoughlin, directeur général dans un communiqué.