26 Avril 2015 À 12:53
Le Matin : Quelle évaluation faites-vous aujourd’hui de la mutation opérée par Médi1 TV en 2010 en termes d’impact sur l’audimat ?Abbas Azzouzi : Pour parler de l’évolution entre 2010 et aujourd’hui en termes de grilles de programmes, l’idée était de faire de Médi1 TV nouveau format une chaîne qui soit plus proche des Marocains, à fort contenu marocain, lequel s’appuie sur la proximité, les traditions, l’histoire et sur la société marocaine. Il était question de faire en sorte de diversifier et d’élargir l’audience en termes de régions, de classe socioprofessionnelle (CSP), d’âge, etc.Depuis 2010, nous sommes passés d’un profil type de téléspectateurs à 80% âgés de plus de 55 ans à une audience plus jeune, avec une moyenne d’âge comprise entre 25 et 45 ans, qui s’est féminisée à hauteur de 51% et qui s’est élargie en termes de CSP. Médi1 TV est aussi passée d’une notoriété et d’un taux de pénétration faibles en 2010 à une chaîne connue actuellement par 95% des Marocains et qui est dans leur usage à 92%.Nous avons ainsi réussi ce repositionnement et nous sommes particulièrement fiers du fait que la chaîne est reconnue pour son leadership dans l’info. En ce sens, nous avons réalisé des études sur des échantillons représentatifs au niveau national qui ont établi que Médi1 TV est la chaîne ayant la meilleure qualité en termes d’information dans tout le paysage audiovisuel, y compris les chaînes étrangères. De surcroît, comparée aux chaînes étrangères spécialisées d’information, Médi1 TV est beaucoup mieux classée que d’autres chaînes francophones et arabophones.Sur un autre plan, les Marocains plébiscitent Médi1 TV en affichant un sentiment de fierté par rapport à la chaîne, affirmant qu’elle les informe, les aide à comprendre l’environnement et les accompagne dans leur quotidien à travers des sujets qui les touchent particulièrement.
Comment se positionne Médi1 TV à l'heure actuelle en termes de convergence ?Lorsque nous l’avions annoncé en 2010, nous voulions, en effet, faire de Médi1 TV la chaîne de la convergence. Avec l’évolution de la télé, du mobile et d’Internet, un opérateur TV se doit de suivre cette tendance et, aujourd’hui, Médi1 TV est la troisième communauté Facebook au Maroc, toutes marques confondues, elle est aussi le deuxième média sur le même réseau social. Dès lors, nous allons bientôt lancer un site exclusivement réservé à l’information afin de confirmer davantage ce positionnement sur la Toile. La troisième notion de chaîne de convergence est que, à présent, Médi1 TV est la première chaîne sur Twitter et la plus suivie sur YouTube avec plus de 170 millions de vidéos vues. Cela représente une vraie mesure de pénétration et de performance, surtout au sein d’une population de jeunes pour lesquels la télévision n’est pas nécessairement un outil de consommation fréquent. Aussi, cette portée sur Internet nous permet de toucher le public à l’international.
Par rapport aux productions 100% Médi1 TV, à l’image de «Tarikhouna Fakhrouna», quelle est leur plus-value pour la chaîne et la stratégie adoptée en ce sens ?Aujourd’hui, les données du marché font état de l’internationalisation du contenu et de l’augmentation des coûts. Sur un autre registre, la vocation de Médi1 TV est de mettre en place une chaîne marocaine qui produit un contenu marocain. Depuis 2010, nous sommes partis sur un concept qui fait que l’identité marocaine puise dans la société actuelle et la modernité, mais aussi dans ses racines. Et c’est ce que nous avons fait en allant piocher dans les racines et les traditions du Maroc et en les adaptant à des formats modernes. Nous avons ainsi réhabilité «Al Halqa» ou encore «Tbourida», avec tout ce que cela porte comme charge culturelle et traditionnelle, à travers des téléréalités qui constituent un format moderne et qui remettent au goût du jour des traditions ancestrales. L’Histoire, nous pouvons l’apprendre dans des livres ou à l’école, mais la télévision a également un rôle à jouer, car c’est un moyen qui permet d’accéder facilement au savoir. De ce fait, avec le riche patrimoine dont nous disposons, c’est l’évidence même de l’exploiter pour réaliser des fictions et des séries qui en parlent.
Dans le même ordre d’idées, qu’en est-il de l’approche adoptée dans le choix des programmes, dont une grande partie est dédiée au documentaire ?Nous avons un triptyque qui est très simple et qui prévaut dans tous nos programmes : l’information, la connaissance et l’ouverture. L’idée est d’informer au sens le plus large, à travers le choix de formats et de types d’émissions qui puissent porter l’information de différentes manières. Cela peut consister en des documentaires, des magazines, des débats, des fictions, de la téléréalité… en fonction du format qui se prête le mieux à l’objectif et à la nature de l’information.
Qu’en est-il de la stratégie future de Médi1 TV ?La première étape de la chaîne était de s’inscrire dans un concept, un positionnement et une existence réelle au Maroc, car avant d’aller porter la parole à l’étranger, il y a nécessité d’avoir une base solide dans son propre pays. Certes, il reste des choses à réaliser, mais un grand pas en avant a été fait. À présent, nous abordons une deuxième étape qui sera consacrée à la partie internationalisation avec comme vocation le Maghreb, l’Afrique et les Maghrébins dans le monde. L’objectif est de s’ouvrir davantage, à partir de septembre, sur le Maghreb, sur l’Afrique et d’aller conquérir les Maghrébins installés dans d’autres pays, sachant que les études que nous avons réalisées auprès des Marocains résidant à l’étranger font ressortir que Médi1 TV est la deuxième chaîne la plus regardée dans tout l’univers des chaînes arabes. Pour ce faire, nous allons mettre en place de nouveaux programmes. L’idée est aussi de faire en sorte que le Maroc puisse porter un regard sur ce qui se passe dans le monde.