15 Février 2015 À 14:51
Eco-Emploi : La COMARES vient de boucler sa première année d’existence. Quel en est le bilan ?Lassaad El Asmi : Il y a en effet des choses qui se sont faites, mais il est difficile à l’échelle d’un espace aussi important de faire un bilan au bout d’une année parce que le principal obstacle dans cet espace est la mobilité et la difficulté de réunir les responsables. Mais nous avons déjà pour cette année mis en place l’institution. Elle a maintenant un site web et donc une plateforme pour faire connaitre cette conférence au grand public. Nous avons lancé une compétition pour choisir l’étudiant(e) maghrébin(e) qui présente le meilleur logo et auquel nous allons décerner le prix aujourd’hui. Le bureau a réfléchi à des actions qu’il va proposer lors de cette assemblée générale qui, une fois validées, seront développées. Ce n’est pas au bout d’une année que nous pouvons faire un bilan très consistant, mais on peut dire qu’elle a été consacrée à faire connaître cet organisme et à établir la bonne tradition du travail au sein du groupe et de ses réseaux. Aujourd’hui, nous allons dresser un petit bilan, mais surtout nous allons mettre en place les actions du futur.
Sur quels projets planchez-vous donc actuellement ?En fait, nous allons développer l’esprit de compétition que nous voulons instaurer dans cet espace universitaire maghrébin, donc nous avons mis en place des actions dans ce sens : nous avons pensé au Prix de la meilleure production scientifique, nous allons aussi encourager les formations qui seront communes au niveau de la région du Maghreb. Nous allons encourager les enseignants à développer des masters communs aux trois pays membres. Il y a également différentes propositions de collaboration avec d’autres organismes. À titre d’exemple notre réseau va signer une convention de coopération avec les écoles technologiques de la région parisienne. Nous comptons sur la fédération des compétences pour pouvoir être compétitifs à l’échelle internationale. Le but étant de positionner nos universités à l’échelle mondiale, de travailler ensemble pour améliorer notre classement, et de favoriser l’esprit de compétition et l’excellence. L’essentiel est que cette fédération puisse apporter de la valeur ajoutée à nos universités. En matière de classement, on ne peut pas dire que nos universités figurent parmi les meilleures, même pas à l’échelle africaine. À vrai dire, nos universités, si on y regarde de prés, sont très bien classées : l’Université de Rabat, celles Carthage, de Tunis et de Marrakech… Mais nous avons un problème de visibilité. Les rôles des universités sont très mal définis ce qui fait que les productions ne sont pas réellement visibles. Et c’est pour cela qu’il y a des choses structurelles à revoir au niveau de nos universités pour mieux mettre en valeur celles-ci en tant qu’entités de production. Effectivement, au niveau des critères établis pour les classements, nos universités ne sont pas visibles actuellement et donc pas bien classées, mais ça va vite changer quand nous allons améliorer notre visibilité et en même temps travailler à améliorer le rendement actuel qui n’est pas réellement mis en valeur. Vous savez que les universités européennes ont fait des réformes globales du système et de la gouvernance pour mieux se mettre en valeur et partant mieux se positionner à l’échelle mondiale. Nous, dans notre espace, nous sommes appelés à faire de même et à réformer en tenant compte de notre environnement et de nos moyens.
Vous avez déjà un bureau régional de l’AUF, alors pourquoi créer la COMARES ? Leurs actions ne risquent-elles pas de se chevaucher ?Au contraire, ce sont deux structures qui se complètent, car la COMARES n’est pas un bureau, mais plutôt une conférence de présidents et son administration est justement le Bureau Maghreb de l’AUF qui se charge de mettre en place ses politiques régionales. Et la COMARES est une concrétisation des activités de ce bureau.