16 Avril 2015 À 17:22
«Jidar», cette manifestation qui rentre dans le cadre du programme «Rabat Ville Lumière, capitale marocaine de la culture», consiste à une double célébration du Street Art et de l’espace public, à travers des créativités d’une quinzaine d’artistes-graffeurs, dont certains sont de renommée internationale. «Le rôle de la Fondation est important, parce que nous sommes coorganisateurs avec EAC-L’Boulvard de cette belle manifestation qui est un signe de démocratisation de la culture et de l’art. Sachant que cette expression artistique a été jusqu’à présent marginalisée et perdue.
Mais, aujourd’hui, tous les musées du monde sont en train de rendre justice à cet art qui est plus populaire et proche des gens, car il est à portée des rues et quartiers. Je pense qu’à travers cet événement, la Fondation joue son rôle qui est de rendre l’art accessible à tout le monde. C’est le cas de “Jidar” où pourront voir et même participer des gens des quartiers de la capitale. Je souhaite que cet événement soit le départ de plusieurs autres manifestations du genre dans les années à venir. Pour cela, j’invite les Marocains, en particulier les jeunes, à venir découvrir cet art urbain à l’intérieur du Musée Mohammed VI», souligne le président de la Fondation nationale des musées, Mehdi Qotbi, qui n’a pas manqué de reprendre l’idée principale de l’équipe de EAC-L’Boulvard désirant que cet art prenne de l’ampleur dans notre pays et permette aux Marocains de «vadrouiller» plus loin et de créer une dynamique autour de cet art. De son côté, le président de EAC-L’Boulvard, Momo, souhaite que ce rendez-vous soit pérennisé et reviendra chaque année à la capitale.
«L’idée est de placer Rabat dans l’échiquier des capitales mondiales du Street Art. Pour cela, il fallait un événement de cette ampleur, avec de célèbres noms de cet art, venant de divers pays. On va encore développer les choses dans les années à venir. Pour cette première édition, nous avons prévu des ateliers pour enfants dans des lycées et une formation pour les semi-professionnels marocains. Nos principaux objectifs sont d’abord d’embellir la ville, rapprocher cet art aux gens, parce que notre problème est qu’ils ne rentrent plus aux musées et aux galeries, car certains pensent que c’est pour les riches d’autres ne s’y intéressent pas. La solution est de ramener l’art devant chez eux et les sensibiliser à sa beauté.
J’espère que cela se confirmera dans les années à venir. Mais, déjà cette année nous avons une programmation extraordinaire et nous sommes d’autant satisfaits que de grands artistes nous ont fait confiance pour une première édition», précise Momo. En effet, plusieurs signatures reconnues prennent part à cet événement, comme Maya Hayuk, Aryz, Zepha, Mouhim, Kalamour ou encore Rebel Spirit, qui vont transformer des murs de différents quartiers de Rabat en toiles de rue, entre fresques, graffitis et autres peintures murales. C’est de la rue au musée que ce projet a été tracé, pour faire entrer le Street Art au Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain de Rabat. Celui-ci fera découvrir, tout au long de la période du festival, les créativités de Thomas Canto, Tilt, Ron English et bien d’autres. Ce Street Art sera, ainsi, plus connu et plus expliqué à travers des projections de films documentaires et des conférences animées par des professionnels.