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Vers l’interdiction du déversement des déchets du dragage

L'Australie a annoncé, samedi dernier, la prochaine interdiction du déversement des déchets du dragage sur le parc marin de la Grande Barrière de corail, dans l'espoir d'éviter l'inscription du site sur la liste du patrimoine naturel mondial «en danger».

Le dragage, qui consiste à extraire les matériaux au fond de l'eau afin de réaliser des travaux de génie portuaire, peut libérer des métaux lourds très nocifs au milieu marin. Ph. DR

25 Janvier 2015 À 14:30

Le ministre australien de l'Environnement, Greg Hunt, a affirmé qu'il avait ordonné à l'Autorité du Parc de la Grande Barrière de corail d'élaborer des règles qui permettent de mettre un terme «une fois pour toutes» au déversement des déchets du dragage. L'interdiction devra être soumise à une consultation publique et pourrait être définitivement approuvée mi-mars. «Nous mettons un terme à une pratique séculaire de rejet dans le parc marin», a déclaré le ministre australien, en référence aux déchets produits par l'élargissement des chenaux, mouillages et marinas. Selon les écologistes, le déversement de ces déchets endommage le site en asphyxiant les coraux et les algues, qui constituent la plus grande formation vivante au monde, et en les exposant à des polluants. En 2013, l'Unesco s'est inquiété des menaces croissantes de dégradations sur la Grande Barrière, inscrite depuis 1981 au patrimoine de l'humanité. Elle menace de la placer sur la liste du patrimoine en péril, mais a donné à Canberra jusqu'au 1er février 2015 pour agir. Mi-septembre, Canberra avait présenté l'ébauche d'un plan d'action sur 35 ans, proposant notamment une meilleure coordination des pouvoirs publics ainsi que l'interdiction dans certaines zones de nouvelles activités portuaires ou de dragage. «Les Australiens sont fiers de la Barrière qui demeure l'une des plus grandes merveilles naturelles au monde», a déclaré le ministre australien de l'Environnement.

Hausse de la consommation électrique

«Nous sommes déterminés à protéger et à gérer la Grande Barrière pas seulement pour les prochaines décennies, mais pour les prochains siècles», a-t-il assuré. Le parc marin de la Grande Barrière recouvre 99% de la surface du site classé au patrimoine de l'Unesco, mais selon le Fonds mondial pour la nature (WWF), 80% des déversements de déchets de dragage sont effectués à l'extérieur du parc où se trouve la majorité des îles et des ports. Les écologistes ont appelé le gouvernement à aller plus loin et à interdire le rejet de déchets sur l'ensemble de la zone du patrimoine mondial et pas seulement dans le parc marin. La Grande Barrière de corail, étendue de 345.000 km◊, constitue le plus vaste ensemble corallien du monde avec 3.000 «systèmes» récifaux et des centaines d'îles tropicales. Elle souffre du réchauffement climatique, de la prolifération d'une étoile de mer dévoreuse de coraux, des rejets massifs de nitrates et pesticides provenant des exploitations agricoles et du développement industriel sur la côte en raison du boom minier. 

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