09 Octobre 2015 À 16:45
«Nous travaillons dans la continuité de ce que nous avons entamé dans les deux précédentes éditions, afin de rendre cette manifestation cinématographique et culturelle très proche du public et aussi instructive pour lui. On essaye d’instaurer d’autres nouveautés comme, pour cette année, la mise en place d’un “laboratoire du film documentaire” pour soutenir tous ceux qui s’intéressent à ce genre cinématographique. Pour l’invité d’honneur de cette édition, le choix de la Pologne n’est pas fortuit, car c’est un pays leader dans le domaine du cinéma et du théâtre, en général, et du documentaire, en particulier. Comme il est réputé pour son École nationale supérieure du cinéma, de la télévision et du théâtre», souligne le directeur du festival, Sohaïb El Ouassani.Par ailleurs, l’Association marocaine des études médiatiques et des films documentaires, organisatrice de l’événement avec le soutien du Forum d’Assilah, du Centre cinématographique marocain, d'Al Jazeera documentaire et de la municipalité d’Assilah, prévoit différentes rubriques en relation avec la thématique du festival, notamment une conférence autour des «Archives dans le film documentaire» qui sera animée par le réalisateur Rachid Kassimi du Maroc, Ahmed Al Kassimi de Tunisie, Luisa Mora Villarejo d’Espagne et Mirabelle Freville de France. Le livre «Regard sur le théâtre au Maroc sous le protectorat», du producteur et réalisateur marocain Jamal Souissi, sera signé au cours de cette édition qui connaitra, également, l’organisation d’ateliers, d’exposition d’arts plastiques, d’une rencontre avec le grand voyageur Mohammed Khammouch et d’une table ronde autour de «La production et la distribution du film documentaire».
Plusieurs intervenants y prendront part, à savoir Jamal Souissi, Réda Benjelloun, Mohamed Zineddine, Jamal Dellali du Qatar, Annie Gonzalez de France, puis Ahmed El Maânouni. Ce dernier, étant choisi pour être consacré lors de cette troisième édition, animera une master class où il parlera de son expérience cinématographique dans les films documentaires qu’il a réalisés et où il abordera l'histoire coloniale et son impact sur la mémoire marocaine. Ahmed El Maânouni est connu, également, par son abondante filmographie qui compte l'un des titres les plus réputés du cinéma marocain, «Alyam» (1978), qui est le premier film marocain à être sélectionné au Festival de Cannes. Sans oublier son second film, tout aussi célèbre, «Transes» (1982), devenu culte et qui fut restauré par la World Cinema Foundation et présenté par Martin Scorsese au Festival de Cannes Classics en 2007.
On ne peut parler d'Ahmed El Maânouni sans évoquer «Les Cœurs brûlés» (2007) qui a remporté le Grand Prix du Festival national du film et a reçu de nombreux prix internationaux. Ce réalisateur, scénariste, directeur de la photographie et producteur (nommé au titre d'officier de l'Ordre des Arts et des Lettres) dirige, en parallèle de sa carrière cinématographique, des groupes d’études et des programmes d’enseignement dans le monde. Un autre hommage sera rendu, par la même, à l’écrivain et réalisateur jordanien Abbass Arnaout. À signaler que la compétition officielle de cette troisième édition connaitra la participation d’une dizaine de documentaires (arabes et étrangers) qui seront départagés par un jury spécialisé, et ce pour l’attribution du Grand Prix du Festival, le Prix de la réalisation, le Prix du scénario, le Prix de la critique et le Prix d’Al Jazeera documentaire. «Le choix de la Commission de sélection repose sur des critères privilégiant la qualité, le traitement des problématiques en relation avec les pays de l’Europe et de l’Orient, puis la diversité des pays producteurs. Ce qui ajoute un certain attrait à la participation de ces films et donne plus d’intérêt aux débats et discussions autour d'eux», précise Sohaïb El Ouassani.