09 Août 2015 À 15:49
La trentième session de l’Université d’été Al Moutamid Ibn Abbad, organisée dans le cadre du Moussem culturel international de la ville d’Assilah, a clôturé ses travaux samedi au centre de conférences Hassan II. Véritable espace de débat politique et culturel, cette université s’est intéressée lors de son dernier colloque à la question arabe. Autour de la thématique «les Arabes : être ou ne pas être», les organisateurs ont pu réunir un panel d’universitaires, d’intellectuels et de hauts responsables issus de tous les pays de la région, et ce afin de débattre de l'existence arabe à la lumière des derniers événements et la situation de turbulences et de chaos qu’ils ont engendré.
Se déclinant en une dizaine de panels, ce colloque, le dernier d’une série de quatre organisés du 6 au 8 août, a été certainement le plus riche en termes de participation. Des intervenants, tels que l’ex-Premier ministre libanais Fouad Siniora, l'ambassadeur représentant permanent auprès de l'Office des Nations unies à Genève, Mohamed Aujjar, le secrétaire général du comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine, ou bien l’ex-secrétaire général de la Ligue arabe, Amrou Moussa, ont essayé, aux côtés d’autres, d’apporter leurs éclairages et leurs analyses à des problématiques aussi délicates que la relation entre la religion et l’État, le sectarisme dans le monde arabe ou les Arabes face au défi du nouvel ordre mondial.Les participants se sont, ainsi, accordés à souligner que la situation dans le monde arabe, dans son ensemble, avait atteint une décadence jamais atteinte depuis le déclin de l'Empire ottoman. Mais malgré cette situation dramatique, ils ont estimé que les Arabes étaient capables d'aller de l'avant et de reprendre l'initiative, pour peu qu’un certain nombre de conditions soient remplies.
Dans ce sens, Fouad Siniora a plaidé, lors de la séance d’ouverture, pour le renforcement du processus de réformes politique et religieuse ainsi que de la lutte contre la désintégration sociale sous toutes ses formes, tout en prenant une position arabe stricte visant à restaurer la confiance dans l'identité arabe commune. L’homme politique libanais a ainsi recommandé la mise en place d’une instance arabe ayant pour mission d'élaborer des politiques à mettre en œuvre par les établissements arabes concernés, et a appelé à l’organisation d’une réunion stratégique entre le Maroc, l'Arabie saoudite et l’Égypte, afin d'adopter un plan pouvant faire face aux dangers qui guettent la région.Justement, pour pouvoir relever les défis imposés par cet environnement régional mouvementé, l’adoption d’une approche sage et intelligente s’avère nécessaire. L’exemple du Maroc est très instructif à cet égard et a été salué par plusieurs participants arabes. Dans ce sens, M. Aujjar a mis en avant la démarche anticipative adoptée par S.M. le Roi Mohammed VI ainsi que la maturité des élites marocaines face au Printemps arabe. L’ambassadeur du Maroc auprès des Nations unies à Genève a exhorté les pays arabes à promouvoir les libertés, l’égalité et la démocratie, seuls garantes de la stabilité et du progrès dans un monde globalisé.