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La Bourse d'Athènes recule de 22% en réouverture

Pour sa première séance depuis le 26 juin dernier, la Bourse d'Athènes accusait une baisse importante en ouverture. D'après le président de la Commission des marchés, il faudra attendre la fin de la semaine pour avoir plus de visibilité sur la situation du marché.

L'indice ATHEX de la place financière athénienne s'est effondré à 615,72 points, quelques minutes après sa réouverture, les valeurs bancaires accusant davantage le coup avec des pertes d'environ 30%.

03 Août 2015 À 17:39

Après cinq semaines de fermetures, la Bourse d’Athènes a rouvert lundi en baisse de plus de 22%. Lors de ses premiers échanges, la séance s’annonçait mouvementée dans le contexte incertain de négociations d’un troisième plan de renflouement de la Grèce à court d’argent. «L'indice ATHEX de la place financière athénienne s'est effondré à 615,72 points, quelques minutes après sa réouverture, les valeurs bancaires accusant encore davantage le coup avec des pertes d'environ 30%», affirme l’AFP. Les banques sont dans une situation de grande vulnérabilité avec le retrait de plus de 40 milliards d'euros par les déposants depuis décembre dernier. «Naturellement, nous nous attendons à de la pression. Les marchés ne manqueront pas de répercuter une telle interruption. Mais nous ne devons pas nous laisser emporter. Nous devons attendre la fin de la semaine pour voir avec plus de sérénité comment sera appréhendée cette réouverture», avait déclaré peu avant la reprise le président de la Commission des marchés Konstantinos Botopoulos sur la radio Skai, cité par l’agence de presse. À noter que les opérations boursières ont repris avec des limitations pour les investisseurs locaux.

Ces derniers ne peuvent pas financer l'achat de titres en retirant de l'argent sur leurs comptes bancaires en Grèce, restant ainsi soumis au contrôle des capitaux en vigueur dans ce pays. Ils peuvent, en revanche, se servir de comptes à l'étranger ou effectuer des transactions en liquide. Rappelons que la place boursière avait terminé en hausse lors de la dernière séance le 26 juin dernier, à 797,52 points. Le soir même, le Premier ministre Alexis Tsipras, premier Chef d'un gouvernement de gauche radicale en Europe, avait procédé à l'annonce-surprise d'un prochain référendum sur les nouvelles mesures d'austérité proposées à son pays. Grâce à ce dernier, Tsipras espérait sortir de l’impasse dans laquelle s’étaient retrouvées les négociations avec les créanciers du pays, en soumettant ainsi leur offre d’accord sur le financement à l’avis des électeurs.

Le «non» à ce plan des créanciers l'avait emporté le 5 juillet. Cette décision avait provoqué la panique des épargnants qui s'étaient précipités aux distributeurs de billets pour retirer de l'argent, aggravant une lente hémorragie des dépôts depuis décembre 2014. «Devant le risque d'un effondrement des banques, le gouvernement avait décrété un contrôle des capitaux et la fermeture à la fois des banques, qui ont finalement rouvert le 20 juillet, et de la Bourse», indique l’AFP. La Grèce et ses créanciers ont conclu le 13 juillet un accord au forceps afin de négocier un troisième plan d'aide au pays dont les discussions s'annoncent très dures, en raison notamment de divergences entre créanciers sur un allègement de la dette publique grecque, soutenu par la Banque centrale européenne, le Fonds monétaire international ou encore la France. Mais que l'Allemagne répugne à évoquer. Dimanche, le ministre français des Finances, Michel Sapin, a estimé que son homologue allemand, Wolfgang Schäuble, «se trompait» en proposant une sortie temporaire d'Athènes de la zone euro. 

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