08 Septembre 2015 À 16:10
La famille de l'Algérien Ali Mécili joue sa dernière chance jeudi devant la justice française dans son combat judiciaire pour la vérité sur l'assassinat de cet opposant en 1987 en plein Paris. La Cour d'appel de Paris doit dire si elle ordonne la poursuite de l'enquête en donnant satisfaction aux proches d'Ali Mécili, qui fut un collaborateur du leader du Front des forces socialistes. Annie Mécili, la veuve de l'opposant exilé en France depuis 1965, a écrit à la présidence française qui l'a assurée en juillet que François Hollande souhaitait «que la lumière soit faite sur cette affaire». Le 7 avril 1987, Ali Mécili, 47 ans, avait été exécuté de trois balles dans le hall de son immeuble à Paris.
Devenu avocat au barreau de Paris, Mécili avait un rôle charnière au sein des oppositions. Porte-parole de Hocine Aït Ahmed, lui aussi en exil, il avait contribué à un rapprochement avec Ahmed Ben Bella. Ensemble, ils avaient fondé en 1985 à Londres un «Front uni des forces opposées» au Président algérien de l'époque Chadli Benjedid. La police parisienne avait interpellé Abdelmalek Amellou, connu pour être un truand. Chez cet homme qui nie, les policiers avaient retrouvé un ordre de mission de la Sécurité militaire algérienne. Après sa garde à vue, il est relâché et expulsé en Algérie. Les juges ont cependant recueilli au début des années 2000 deux témoignages d'anciens officiers des services algériens mettant en cause Alger. L'un d'eux, Mohamed Samraoui, dit avoir assisté à une remise d'argent à Amellou pour payer son contrat.