14 Octobre 2015 À 18:27
Une vingtaine de personnes ont été interpellées en Algérie lors d'un mouvement de protestation contre la fermeture de la chaine El Watan TV, le deuxième du genre après celui organisé il y a deux jours devant le siège du ministère de la Communication. Sur ordre du wali de la capitale qui a agi à la demande du ministère de la Communication, de nombreux policiers ont investi lundi les locaux de la chaîne et saisi les caméras et le matériel audiovisuel, avant de mettre sous scellés les locaux de la chaîne, qui emploie près de 170 personnes et qui appartient à un homme d'affaires proche du parti islamiste, le Mouvement de la société pour la paix (MSP, opposition).
Le ministère de la Communication reproche à la chaîne la diffusion d'une interview de Madani Mezrag, l'ex-chef de l'armée islamique du salut, bras armé du FIS, dans lequel il a menacé publiquement de s'en prendre au Président algérien Abdelaziz Bouteflika, si son parti politique n'est pas agréé. Aucune plainte n'a toutefois été déposée contre l'invité de la chaîne. Le 28 septembre dernier, le Président Bouteflika avait rejeté dans un message publié à l'occasion de la célébration du 10e anniversaire de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, la demande de Mezrag de créer un parti politique. «On va lui rappeler notre réponse de 2009, et s'il ne revoit pas sa position, il va entendre de moi ce qu'il n'a jamais entendu auparavant», a répliqué Merzag dans cet entretien. Malgré ce refus, l'ex-émir de l'AIS repenti a affirmé qu'il allait présenter «un dossier complet au ministère de l'Intérieur et qu'il ne reçoit d'ordre de personne». En réaction, Amnesty International, qui a fustigé la fermeture de cette chaîne de télévision, a indiqué que cette dernière avait été «sanctionnée pour ses critiques envers les autorités».