17 Août 2015 À 16:51
La réforme de l’Inspection générale des finances (IGF) sera probablement actée en 2016. Le processus de jumelage de l’IGF marocaine avec ses homologues française et portugaise ayant démarré en 2012 aura abouti à la définition d’un nouveau cadre juridique devant régir l’institution et la mise en place d’un schéma directeur de formation spécifique à ce corps d’inspection.
Concrètement, la réforme en projet entend conforter le positionnement de l’IGF comme institution «d’excellence et de référence» dans le contrôle de l’emploi des fonds publics, mais aussi de faire évoluer ses modes d’intervention et renforcer ses moyens. «À l’heure où la transparence, l’efficacité et l’efficience de la gestion des finances publiques sont devenues une forte priorité du pays, le plan stratégique de l’IGF à l’horizon 2017 vise dix objectifs pouvant être classés sous deux orientations principales, à savoir l’adaptation de ses missions au nouveau contexte et contribuer à la bonne gouvernance économique et financière et la consolidation de son cœur de métier et son positionnement, tout en consacrant une partie de son programme au contrôle et à l’audit», expliquent les services de Mohamed Boussaïd. La réforme de l’IGF compte, par ailleurs, développer ses missions d’audit de performances et d’évaluation des résultats des politiques, programmes et projets publics et contribuer à la prévention et la lutte contre la fraude et la corruption. Et ce n’est pas tout. Le projet de réforme entend développer la participation active de l’institution au mouvement général de réformes et contribuer à l’amélioration de la qualité du dispositif d’audit et de contrôle internes et renforcer le partenariat et la coopération avec les autres institutions et organes de contrôle.
En outre, le système d’information de l’institution sera révisé substantiellement. Objectif : renforcer son utilisation dans les missions menées par l’institution. L’IGF augmentera aussi ses effectifs et rénovera sa gestion des ressources humaines et des compétences. Notons que pour qu'elle puisse mener à bien ses nouvelles missions, l’exécutif mettra à sa disposition les moyens budgétaires nécessaires pour atteindre l’ensemble des objectifs. «L’Inspection générale des finances devrait jouer un rôle clé dans le développement de l’audit, d’autant que l’audit a également pour objectif de s’intéresser à la création de valeur matérialisée par la recherche de l’efficacité des entités publiques (qualité du service rendu) et de leur efficience, notion qui renvoie à la maîtrise des coûts et des moyens», indique une note de présentation du projet d'instruction relative aux travaux de l'IGF.
Selon le document, cette orientation devra s’accompagner d’un renforcement de la capacité d’autres corps d’inspection et de contrôle afin que l’IGF devienne le catalyseur de ces processus et puisse se consacrer à la diversité de ses tâches. «C’est ainsi que tout en consolidant le cœur de métier de l’IGF, et notamment ses missions de vérification, indispensables mais dont l'organisation devrait être adaptée, le projet d’instruction explicite la nature des missions que doit couvrir l’IGF, en particulier dans le domaine de l’audit et du contrôle interne ainsi que les adaptations nécessaires dans l’orientation (approche par les risques) et dans la structure des missions», détaillent les experts du jumelage.