12 Juin 2015 À 18:04
Ramadan approche à grands pas. Si certains ont déjà commencé à faire leurs premières courses, d’autres s’apprêtent à accueillir le mois sacré dans une ambiance festive empreinte de joie en célébrant la «Chaâbana». Cette veillée traditionnelle, organisée généralement par les femmes, est l’occasion pour les membres de la famille ou les amies de se retrouver pour s’amuser, danser et chanter et se préparer à accueillir le mois du Ramadan dans la joie et la bonne humeur. «Chaâbana est une tradition que nous avons toujours préservée au sein de ma famille. Depuis toute petite, j’ai toujours assisté avec ma mère à la veillée de “Chaâbana”. Elle appelait toutes ses amies, cousines et même les voisines. Chacune d’entre elles préparait des mets que nous partagions dans la maison de mes grands-parents dans une ambiance de folie. Elles passaient, en effet, l’après-midi et la soirée à chanter, à danser, à rigoler… Aujourd’hui, j’ai pris le relais et c’est moi qui organise le festin de la Chaâbana, toujours dans la maison de mes grands-parents, où j’invite mes cousines mes tantes… et ma mère s’éclate toujours autant», confie Marwa, 32 ans, mère de famille casablancaise.
Malgré l’évolution de la société, cette tradition séculaire de Chaâbana persiste toujours. De nombreuses personnes choisissent une journée durant les deux dernières semaines qui précèdent le mois de Ramadan pour faire la fête ou écouter les chants religieux «Amdah». À cette occasion, plusieurs femmes portent des tenues traditionnelles et font des tatouages au henné. «L'attachement est un lien affectif privilégié qui unit la personne à sa famille, à sa société et à sa culture pour maintenir les contacts indispensables (valeurs sociales, croyances, idées) à la réussite de l’intégration et de l’appartenance de l’individu ainsi l'attachement social va dans le sens de l'obéissance et dans le sens de la conformité. Chaâbana et tous ses rituels dans la société marocaine, qui est une société en évolution, dans lesquels les valeurs traditionnelles elles-mêmes sont amenées à évoluer, il est bon que les individus puissent s'y attacher sans difficulté. Seulement, il ne faut pas oublier que l'attachement qui permet la socialisation et l'intégration sociale doit être varié et évolutif», indique Mohcine Benzakour, psychosociologue.
De nos jours, la célébration de la chaâbana ne se limite plus à inviter les connaissances et faire la fête à la maison. Certains restaurants et hôtels proposent, aux femmes qui le souhaitent, des soirées Chaâbana animées par des groupes de musique marocains et des troupes de danseuses chaâbi et oriental. Pour la somme de 100 DH, les convives ont également à leur disposition des buffets à volonté, des tatoueuses de henné… «Nous avons décidé d’organiser cette année une soirée chaâbana pour que nos clientes puissent profiter, entre amies ou en familles, d’un après-midi pour femmes inoubliable : délice, ambiance, danse… Et c’était un véritable succès. Une centaine de femmes sont venues jeudi dernier assister à la fête que nous avons organisée. Un moment de pur plaisir. Nous étions contents de voir que toutes les clientes étaient ravies par le programme que nous leur avons concocté. Ça deviendra dorénavant un rendez-vous annuel», affirme la gérante d’un restaurant à Casablanca.