15 Septembre 2015 À 17:30
La Banque centrale du Japon (BoJ) va maintenir inchangée sa politique monétaire. Une décision qui intervient même si la banque admet que cette fois l’économie nippone est en partie affectée par le ralentissement conjoncturel dans les pays émergents. «Les neuf membres du comité de politique monétaire ont reconduit, à 8 voix contre une, le dispositif d'assouplissement qualitatif et quantitatif visant à augmenter la base monétaire de 80.000 milliards de yens par an (près de 600 milliards d'euros), via un important programme de rachat d'actifs», précise l’AFP.
Ce statu quo était attendu. «L'économie japonaise continue de se redresser modérément», écrit la BoJ dans son communiqué, citée par l’agence tricolore. Mais elle reconnaît toutefois que «les exportations et la production industrielle sont affectées par le ralentissement des économies émergentes». L'institut d'émission estime néanmoins que la consommation des ménages se comporte plutôt bien, «sur fond d'amélioration des conditions d'emploi et des revenus».
Il persiste aussi à dire que les entreprises ont tendance à davantage investir, même si les plus récentes statistiques nuancent largement ces appréciations. «Durant le trimestre d'avril à juin, le produit intérieur brut (PIB) du Japon a en effet reculé de 0,3% par rapport à celui de janvier-mars», rapporte l’AFP. La consommation des ménages, qui compte pour quelque 60% du PIB, reste atone (-0,7% au deuxième trimestre). Les investissements non résidentiels des entreprises ont aussi baissé (-0,9%).
Enfin, les exportations sont indubitablement moroses et freinent la croissance. «Le diagnostic de la BoJ sur la demande intérieure reste optimiste, mais la banque note que les exportations et la production industrielles sont affectées par le ralentissement des économies émergentes», relève Marcel Thieliant de Capital Economics. Et le même de considérer que «la BoJ va élever le rythme annuel de ses rachats d'actifs à 90.000 milliards de yens (soit +10.000 milliards) durant sa réunion de fin octobre». Cet avis d'un assouplissement supplémentaire à une date plus ou moins proche est partagé par nombre d'analystes qui ne voient pas comment la BoJ pourrait, dans les conditions actuelles, atteindre son objectif d'inflation stable de 2% sans bouger. L'évolution des prix est actuellement nulle.