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Le fruit rouge dans tous ses états

La Direction régionale de l’agriculture de Kénitra a organisé, lundi dernier, en collaboration avec la wilaya et les associations et organismes professionnels concernés, une journée d’étude sur la filière des petits fruits rouges.

La région du Gharb-Loukkos détient environ 90% de la production nationale de fruits rouges.

18 Juin 2015 À 16:47

La région du Gharb-Loukkos monopolise la quasi-totalité de la production nationale de fruits rouges (fraises, framboises et myrtilles). Compte tenu de l’importance de ce secteur sur les plans économique et social, la Direction régionale de l’agriculture de Kénitra a organisé, lundi dernier, en collaboration avec la wilaya du Gharb-Chrarda-Beni Hssen et les associations et organismes professionnels concernés, une journée d’étude sur la filière des petits fruits rouges.

Cette rencontre a été l’occasion pour aborder des sujets tels que l’organisation des producteurs et conditionneurs de la région, l’encadrement sanitaire et les nouvelles techniques utilisées dans le secteur des fruits rouges, ainsi que la valorisation de la production.

Plus de 60 ans de culture

Cette journée a permis à l’assistance de s’informer sur cette filière introduite au Maroc durant les années 50, à travers quatre exposés autour de la réalité de la filière des petits fruits rouges dans les régions du Gharb et du Loukkos, du système d’agrégation comme modèle d’organisation des producteurs et conditionneurs pour surmonter les contraintes du secteur, du profil variétal de la fraise, des perspectives d’avenir et de l’encadrement sanitaire de la filière des petits fruits rouges.

Comme cela a été souligné par Zineb El Adaoui, wali de la région du Gharb-Chrarda-Beni Hssen et gouverneure de la province de Kénitra, la filière des fruits rouges constitue un domaine qui suscite l’intérêt des investisseurs nationaux et étrangers, compte tenu de la plus-value qu’elle dégage. C’est un domaine qui a pris un nouvel envol avec le Plan Maroc vert, plus particulièrement au niveau du Gharb et du Loukkos qui détiennent environ 90% de la production nationale. Cette évolution notable est essentiellement due à une demande mondiale en croissance constante, ainsi qu’aux avantages comparatifs offerts par cette partie du Royaume. Le Gharb et le Loukkos disposent d’atouts majeurs. Ils bénéficient d’une position géographique idéale à proximité du continent européen et de conditions pédoclimatiques favorables. Les deux zones ont également su tirer profit de la délocalisation de certaines entreprises européennes spécialisées, de mesures incitatives accordées par l’État à l’investissement dans le domaine agricole et de l’offre foncière mise à la disposition des investisseurs dans le cadre de l’agri-partenariat.

Introduction des myrtilles et framboises

La filière des fruits rouges s’est diversifiée avec l’introduction des myrtilles et des framboises durant les années 2000. Ces deux cultures ont enregistré une forte croissance ces dernières années, passant de 165 ha en 2008 à 1.030 ha actuellement avec une production de 1.090 tonnes au lancement à plus de 9.000 tonnes aujourd’hui. Les framboises et les myrtilles sont notamment produites par les grandes exploitations détenues par des investisseurs nationaux et étrangers dotés de moyens appropriés pour la production, la valorisation et l’exportation en adoptant les techniques les plus innovantes. Ces deux variétés sont actuellement parmi les cultures fruitières les plus rentables et les plus demandées par les marchés européen et américain.

Les petits producteurs de fraises à l’étroit

La culture de la fraise couvre, en moyenne, au niveau du Gharb et du Loukkos, une superficie de 3.500 ha avec une production de 140.000 tonnes, dont plus de 65% destinés au marché extérieur, en frais et en surgelé. Cette filière est caractérisée par une dualité du tissu productif s’illustrant par la présence de grandes exploitations fortement intégrées et d’exploitations de taille réduite appartenant généralement à de petits producteurs marocains qui disposent de terrains ne dépassant pas les 5 ha. Ces derniers produisent essentiellement pour le marché local et certains parmi eux ont établi des relations de partenariat avec les opérateurs étrangers en vue d’assurer l’écoulement de leurs produits sur le marché extérieur.

Dans un secteur connu pour sa grande compétitivité, plusieurs intervenants n’ont pas manqué de souligner, lors de cette journée d’étude, que les petits producteurs de fraises ont besoin d’un encadrement technique intense, particulièrement en ce qui concerne leur organisation en coopératives de production et de commercialisation, sans oublier de mettre à leur disposition les moyens techniques appropriés pour les mettre au diapason des exigences des opérateurs-exportateurs des fruits rouges. L’avenir de la filière dépend essentiellement du soutien accordé aux petits producteurs qui représentent 75% des exploitants. 

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