29 Mai 2015 À 17:18
Le Maroc doit réviser son dispositif de gestion des risques naturels. C’est le constat dressé par plusieurs spécialistes lors d’une rencontre sur la gestion des risques organisée mercredi dernier par les deux groupes parlementaires du Parti authenticité et modernité (PAM). Le choix de la thématique n’est pas fortuit. Il s’explique par la fréquence des sinistres survenus au Maroc au cours de ces dernières années. Il s’agit essentiellement du séisme d’Agadir (1960), les inondations d’Ourika (1995), le séisme d’Al Hoceima (2004), les inondations dans la région du Gharb (2009) et celles dans le sud du Royaume (2014). Ces désastres naturels ont révélé un énorme déficit en matière de prévention et de gestion. Hakim Benchamach, chef du groupe du PAM à la Chambre des conseillers, a pointé du doigt la démarche de l’État et l’absence d’une stratégie nationale pour la gestion des risques.
De son côté, Mohamed El Ouafa, ministre délégué chargé de la Gouvernance et des affaires générales, a soulevé les défaillances de la stratégie en la matière. Il a aussi mis en lumière la faiblesse des outils d’intervention, le manque de coordination entre les différents services de l’autorité publique, le manque d’information...
C’est ce qui fait dire à Hakim Benchamach que «le Maroc, en l’absence d’une stratégie nationale intégrée, devient l’un des pays en développement les plus à risque et les plus vulnérables face aux catastrophes naturelles». L’érosion du sol, les inondations, les tremblements de terre et le phénomène du tsunami sont autant de menaces qui pèsent sur le Maroc. D’autant plus que l’impact financier de ces risques est énorme pour l’État.Aujourd’hui, le Maroc devrait impérativement revoir ses méthodes et s’aligner sur les bonnes pratiques internationales qui tablent dans une large mesure sur l’anticipation. Rappelons qu’un rapport conjoint de la Banque mondiale et de l’ONU (2010) avait reconnu que les risques naturels se transforment souvent en catastrophe à la suite de mauvaises politiques et pratiques. Pour la mise en place d’une stratégie efficiente, Mohamed El Ouafa estime judicieux de se pencher sur l’évaluation du bilan des 60 dernières années.